Intervention de François Baroin

Commission des finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la nation — Réunion du 11 avril 2012 : 1ère réunion
Projet de programme de stabilité — Audition de M. François Baroin ministre de l'économie des finances et de l'industrie et de Mme Valérie Pécresse ministre du budget des comptes publics et de la réforme de l'etat

François Baroin, ministre :

Bien que pris en otage par la campagne électorale, les chiffres de la dette sont précis et je renvoie ceux qui ne croient pas le Gouvernement ou même doutent de l'INSEE, à l'étude de l'OCDE dans laquelle des économistes analysent les conséquences de la crise. La dette française a pris 20 points, la dette américaine 29 et celle du Royaume-Uni 40. Si son impact été majeur, la France y a répondu avec des mesures bien calibrées qui ont permis que la récession y soit deux fois moins profonde qu'en Allemagne et que nous en sortions plus rapidement. Il est même probable que la France aurait été citée en exemple si l'affaire grecque n'avait pas entraîné, au dernier trimestre, une diminution du PIB de 0,3 % dans la zone euro - mais + 0,2 % en France. Il sera tout de même difficile d'expliquer que Nicolas Sarkozy est aussi responsable de la très forte augmentation de la dette dans les pays que j'ai cités... Plaçons chacun devant ses responsabilités politiques.

A Serge Dassault qui en appelle à un retour plus rapide à l'équilibre, je réponds qu'il faut répartir les efforts de façon juste entre la nécessité de protéger la croissance et celle de réduire les dépenses de l'Etat, sociales et locales par la RGPP, la règle du un sur deux, l'élimination progressive des niches fiscales et sociales et la réforme des retraites. L'horizon de quatre ans auquel nous prévoyons le retour à l'équilibre est très court, bien plus proche de celui du myope que du forestier.

Je connais bien Yann Gaillard et cet humour aubois, que nous avons en partage.

Au président Arthuis, je répondrai que l'intérêt de notre présentation de la dette est bien de distinguer ce qui relève de la solidarité européenne et ce qui dépend de notre propre inertie en matière de gestion de la dette. En outre, le volet préventif de la gouvernance de la zone euro est renforcé, puisque grâce au semestre européen et à la procédure rénovée pour déficits excessif, nous n'interviendrons plus seulement a posteriori, les sanctions...

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