Intervention de Xavier Pintat

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 15 février 2012 : 1ère réunion
Enjeux du prochain sommet de l'alliance atlantique — Audition de M. Philippe Errera ambassadeur représentant permanent de la france auprès de l'otan

Photo de Xavier PintatXavier Pintat :

Je vous remercie pour votre éclairage très intéressant. Je souhaiterais vous poser deux questions qui portent, l'une sur la défense anti-missiles, l'autre sur la revue de la posture de défense et de dissuasion.

Je rappelle que le nouveau concept stratégique, adopté lors du Sommet de Lisbonne en novembre 2010, a affirmé clairement que l'OTAN reste une alliance nucléaire, en reconnaissant d'ailleurs la contribution de la France et du Royaume-Uni dans ce domaine, et que le système de défense anti-missiles de protection du territoire et de la population était un complément et non un substitut à la dissuasion.

La revue de la posture de défense et de dissuasion devrait donc consister à mettre en oeuvre et à décliner le nouveau concept stratégique et non pas à remettre en cause ce qui a été décidé par les vingt-huit pays membres de l'Alliance.

Par ailleurs, n'est-il pas paradoxal, au moment où la plupart des pays de l'alliance, en Europe mais aussi aux Etats-Unis, sont contraints de diminuer leur effort de défense, et donc leurs capacités conventionnelles, en raison de la crise économique et financière, et où peu de pays européens sont réellement disposés à s'engager dans la défense anti-missiles, de vouloir affaiblir au même moment la dissuasion nucléaire ?

Vous avez souligné, dans votre intervention, le relatif isolement de la France dans ce dossier parmi les vingt-huit pays membres de l'OTAN.

Mais qu'en est-il de l'attitude de nos partenaires britanniques, qui disposent également de l'arme nucléaire, et avec lesquels nous avons d'ailleurs conclu un important accord dans le domaine nucléaire militaire ? Le Royaume-Uni partage-t-il nos préoccupations à l'égard de la revue de la posture de défense et de dissuasion ?

S'agissant de la défense anti-missiles, pourriez vous nous dire où nous en sommes des discussions concernant la mise en place du centre de contrôle et de commandement (C2) et de la coopération avec Russie ?

Alors que nous voyons que le système de défense anti-missiles de l'OTAN qui se met en place en Europe repose essentiellement sur des moyens américains, quelle sera la place des Européens dans la prise de décision ?

De même, ne faudrait-il pas poursuivre les discussions et arriver à un accord avec la Russie avant le Sommet de Chicago, compte tenu du rôle important que joue la Russie, malgré les réserves que peuvent nous inspirer le régime actuel, sur les grands dossiers internationaux, comme l'Afghanistan, le nucléaire iranien ou en matière d'approvisionnement énergétique de l'Europe ?

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