Intervention de Daniel Reiner

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 15 février 2012 : 1ère réunion
Enjeux du prochain sommet de l'alliance atlantique — Audition de M. Philippe Errera ambassadeur représentant permanent de la france auprès de l'otan

Photo de Daniel ReinerDaniel Reiner :

Je souhaiterais revenir sur la revue de la posture de défense et de dissuasion de l'OTAN, qui est un sujet majeur car il soulève des interrogations au regard de l'importance de la dissuasion nucléaire dans notre politique de défense. A cet égard, la réintégration pleine et entière de la France au sein des structures de commandement intégré n'a pas contribué à lever cette ambigüité. Comme nous avons pu le constater lors des réunions récentes de l'assemblée parlementaire de l'OTAN à Bruxelles, où nous sommes d'ailleurs intervenus, vous comme moi, pour rappeler les positions françaises, celles-ci sont accueillies par une relative indifférence par la plupart de nos partenaires et nous avons le sentiment d'un certain isolement. Or, il me semble indispensable de rappeler fermement nos principes dans le cadre des discussions actuelles sur la revue, face à l'attitude ambiguë des Etats-Unis et au risque d'une éventuelle politique déclaratoire de l'alliance sur des « garanties négatives de sécurité », compte tenu du rôle essentiel de la dissuasion. Au moment où la plupart des pays de l'alliance sont contraints de réduire leur budget de la défense, et donc leurs forces conventionnelles, et où nous avons décidé de nous engager dans la défense anti-missiles, il serait contre-productif et dangereux de vouloir affaiblir ainsi notre capacité de dissuasion.

Par ailleurs, qu'en est-il de la « Smart defence », qui me parait être davantage un slogan qu'une réalité concrète, puisque cela voudrait dire qu'on a fait jusqu'à présent de la défense qui n'était pas intelligente. Est-ce que ce concept ne risque pas, avec les financements en commun ou l'idée de spécialisation, de servir de paravent aux pays qui réduisent leur budget de la défense ? Car dépenser mieux ne veut pas dire dépenser moins. Or, jusqu'à la preuve du contraire, pour faire des projets en commun, il faut d'abord que chaque pays apporte une contribution et donc fasse un effort supplémentaire.

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