Il est vrai que les putschistes ont été surpris par la facilité avec laquelle ils ont pris le pouvoir. S'ils n'étaient pas préparés à exercer de telles responsabilités, il n'en reste pas moins qu'ils sont naturellement réticents à les quitter. Ils ne se sont rangés à la solution d'un rétablissement des institutions que sous la pression internationale. Il semblerait qu'ils ne bénéficient ni d'un soutien international, ni d'un soutien majeur au sein de la population. L'armée comme la classe politique est par ailleurs loin d'être unanime sur la conduite à mener. Dans ce contexte, la France appuie naturellement le front du refus et soutient la préservation de l'intégrité territoriale du Mali et le rétablissement du fonctionnement normal des institutions avec l'organisation prochaine d'élections démocratiques. Il est probable que compte tenu de l'insécurité au Nord et de la nécessité de mettre à jour le fichier électoral, l'organisation des élections soit repoussée de quelques mois. Je constate avec vous que l'attente de France est très forte aussi bien de la part des Maliens que des Touaregs. La France est disposée à répondre à cette attente, mais souhaite qu'une solution soit d'abord trouvée par les Maliens eux-mêmes, soutenus par les pays africains notamment dans le cadre de la CEDEAO et en concertation avec l'Algérie.