Intervention de Henri de Raincourt

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 10 avril 2012 : 1ère réunion
Evénements au mali — Audition de M. Henri de Raincourt ministre auprès du ministre d'etat ministre des affaires étrangères et européennes chargé de la coopération

Henri de Raincourt, ministre des affaires étrangères et européennes, chargé de la coopération :

Je ne crois pas que la Mauritanie ait joué un rôle dans le coup d'Etat. Je suis également en contact permanent avec mon homologue algérien, Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des affaires maghrébines et africaines. La crise au Nord Mali, compte tenu de ses répercussions sur le Sud de l'Algérie, est une préoccupation majeure des autorités algériennes. C'est donc en parfaite concertation avec l'Algérie que la France essaie de promouvoir une solution négociée et pacifique. Certes, par le passé, l'Algérie a eu tendance à combattre AQMI avant tout sur son territoire. Je crois qu'aujourd'hui l'Algérie mesure encore mieux à quel point l'implantation de mouvements islamistes radicaux dans le Sahel pourrait avoir de déstabilisant. L'enlèvement de sept diplomates algériens devrait, en outre, contribuer à ce que l'Algérie renforce la coopération avec ses voisins pour lutter plus efficacement contre AQMI. Il existe un état-major commun avec la Mauritanie et le Niger ; sans doute que la situation actuelle favorisera sa redynamisation. Il ya aujourd'hui une course contre la montre dans la lutte contre le mouvement islamiste et j'ai la conviction que nous n'arriverons à vaincre la présence de mouvements islamistes terroristes dans le Sahel que si nous avons une vision collective de ce combat.

S'agissant des relations entre le MLNA et les mouvements islamistes, de Ansar Dine ou de l'AQMI, sous réserves de vérifications, et en dépit de certaines alliances tactiques lors des premiers combats, ces deux mouvements ne poursuivent pas les mêmes objectifs. Le MLNA souhaite officiellement l'indépendance, tandis que les islamistes se sont prononcés pour le maintien de l'intégrité territoriale du Mali et une pleine application de la charia. Il s'agit d'une différence de taille.

Il semble que le président ATT ait perdu beaucoup de son aura et de son influence politique. Il a désormais officiellement remis sa démission. Les dernières années de sa présidence ont été marquées par une volonté du consensus qui ne lui a sans doute pas permis de mener les réformes nécessaires et l'a conduit à des alliances variables dont la cohérence n'était pas toujours manifeste.

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