Intervention de Michel Aymeric

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 22 février 2012 : 1ère réunion
Audition de M. Michel Aymeric secrétaire général de la mer

Michel Aymeric, secrétaire général de la Mer :

Plusieurs territoires sous souveraineté française sont contestés. Il s'agit de Mayotte qui demeure contesté par l'Etat comorien, de Clipperton, contesté par le Mexique, des Iles Eparses, contestées par Madagascar, et de certaines îles dans l'océan Indien contestées par l'Ile Maurice et, dans le Pacifique, par le Vanuatu.

Faut-il une marine susceptible d'intervenir en mer de Chine ? C'est une question qui relève de la compétence du chef d'état-major des armées. A titre personnel, il me semble souhaitable que la France conserve les moyens d'être une puissance mondiale car nous avons des intérêts dans l'ensemble des mers. A ce titre, il faut avoir à l'esprit que la France dispose, par exemple, de certains des plus grands armateurs au monde avec la CGA-CGM.

Je ne crois pas que l'Europe soit en passe d'être marginalisée par l'augmentation des flux maritimes. En effet, les flux maritimes entre la Chine et l'Europe sont encore très importants, aussi bien en valeur absolue qu'en valeur relative. Vous avez cependant raison de souligner que les flux maritimes au sein de l'océan Pacifique sont en très forte augmentation. Par ailleurs, on observe une modernisation des moyens maritimes avec des porte-containers susceptibles d'emporter un jour jusqu'à 20 000 containers. L'Europe doit s'adapter à cette nouvelle donne.

Le développement des échanges maritimes et des échanges dématérialisés vont de pair. Les pouvoirs publics doivent assurer la sécurité des deux types de flux. La France a-t-elle les moyens de ses ambitions en matière maritime ? La encore, une partie de la question relève du chef d'état-major des armées auxquels il conviendrait de poser la question. Pour ma part, en matière d'action de l'Etat en mer, dans le contexte actuel de contrainte sur les finances publiques, il nous faudra plus que jamais chercher des synergies entre les différentes administrations qui y concourent. C'est pourquoi il nous faut développer la polyvalence des moyens mis en oeuvre pour assurer la présence de l'Etat en mer.

Nous assistons indéniablement à un accroissement des moyens maritimes des pays émergents. Dans l'histoire du monde, toutes les puissances politiques, en particulier les empires, ont assis leur puissance sur des moyens maritimes. Il y a clairement, en Chine, la mise en oeuvre d'une stratégie maritime avec des investissements militaires et civils conséquents et la recherche, partout dans le monde, de points d'appui.

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