J'aurais des centaines de questions à poser à M. le Contrôleur général, mais je tacherai de me limiter à quelques-unes... Je suis assez choqué de constater qu'en dépit de la loi pénitentiaire, l'administration pénitentiaire n'a pas évolué vers davantage de transparence ; l'impossibilité pour la presse d'accéder aux établissements pénitentiaires, par exemple, fut-elle accompagnée de parlementaires, contribue à la perpétuation d'un climat d'opacité.
Sur la question de la différenciation des régimes de détention, je peine à me faire une opinion définitive : d'un côté, je constate une tendance à aligner les dispositifs de sécurité sur le comportement d'une minorité de détenus posant problème ; d'un autre côté, je ne souhaite pas le retour des quartiers de haute sécurité. Quel équilibre peut-on trouver sur ce point ?
Sur la question de la prise en charge de la maladie mentale en prison, le Gouvernement envisage de développer l'expérience de Château-Thierry. Je rappelle que cet établissement pénitentiaire dispose d'une expérience remarquable en matière de prise en charge des détenus souffrant de troubles mentaux, grâce à la grande qualité de son personnel ; pour autant, ces personnes n'ont aucune qualification médicale. J'ai oeuvré, pour ma part, en faveur du maintien de cette structure et je suis favorable au développement de ce type d'expériences.
Les prisons ouvertes ne constituent pas une solution miracle, mais on peut convenir que l'établissement pénitentiaire de Casabianda, en Corse, est une réussite. Pourtant, ce type d'établissements n'est pas développé. Je regrette par ailleurs qu'en dépit de ce que nous avons demandé dans la loi pénitentiaire, on ne dispose toujours pas d'évaluations du taux de récidive des détenus par établissement pour peines.
Vos propos sur le travail en prison m'inquiètent. Je constate pour ma part une évolution des mentalités dans ma région : des entrepreneurs n'hésitent plus à s'engager dans cette voie.
S'agissant enfin des fouilles, je partage vos analyses. Il est profondément regrettable que la circulaire n'ait pas fait l'objet d'un recours ; l'attaquer par la voie de l'exception d'illégalité n'est pas la solution la plus simple...