Intervention de Régis Aubry

Commission sénatoriale pour le contrôle de l'application des lois — Réunion du 29 février 2012 : 1ère réunion
Droits des malades et à la fin de vie — Audition de M. Régis Aubry président de l'observatoire national de la fin de vie

Régis Aubry, président de l'Observatoire national de la fin de vie :

Monsieur Godefroy souligne qu'il faut savoir de quoi on parle. Justement, on ne sait pas ! Nous attendons les résultats de recherches menées avec l'Institut national des études démographiques sur les pratiques médicales en fin de vie. J'espère que cela permettra un débat plus sain : pour l'instant, les chiffres produits dans un sens ou dans l'autre sont tous faux, puisqu'ils ne sont fondés sur aucune étude.

La France est championne de la médicalisation de la fin de vie, mais aussi de l'acharnement thérapeutique, que la loi de 2005 visait pourtant à empêcher. Nous jouons les Prométhée, et voudrions être capables de prolonger la vie indéfiniment. Mais est-ce le sens de la médecine ? Quel est le sens d'une vie qui ne se résume plus qu'à la souffrance ? La loi, insuffisamment appliquée, n'a pas arrêté les dérives. Face aux progrès et aux limites du savoir médical, un médecin doit s'interroger. Or le système de santé ne l'y encourage pas : la tarification à l'activité, sur laquelle il ne m'appartient pas de porter de jugement, ne valorise ni la réflexion, ni l'abstention de tout acharnement thérapeutique. Or c'est bien la prévention de l'acharnement qui devrait être au centre de nos réflexions, avant même l'euthanasie.

Pour répondre à Jacques-Bernard Magner, 21 000 patients à domicile relèvent chaque année des soins palliatifs. Or les politiques de développement de ces soins ont négligé jusqu'ici l'hospitalisation à domicile.

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