Intervention de Gilbert Barbier

Commission sénatoriale pour le contrôle de l'application des lois — Réunion du 29 février 2012 : 1ère réunion
Droits des malades et à la fin de vie — Audition de M. Régis Aubry président de l'observatoire national de la fin de vie

Photo de Gilbert BarbierGilbert Barbier :

Les médecins se livrent parfois contre leur volonté à l'acharnement thérapeutique. J'ai exercé en chirurgie infantile : si l'on ne fait pas tout afin de réanimer, même pour quelques heures, un enfant accidenté dont on sait d'emblée qu'il est impossible de le sauver, on se fait traiter d'assassin ! Certes, il y a parfois des exagérations. Mais la loi de 2005 a conduit au développement des soins palliatifs, et si elle n'est pas complètement appliquée, il faut s'en donner les moyens. Les malades ne veulent souffrir ni physiquement, ni psychiquement. Personne ici n'est pour l'acharnement thérapeutique. Mais est-il facile de recueillir la volonté d'un patient à demi-conscient ? Qui en sera chargé ? Ne peut-il pas changer d'avis ?

A vous entendre, j'ai cru comprendre que les médecins faisaient trop de médecine. Mais ils sont là pour soigner, pas pour tuer. Si l'euthanasie est légalisée, il faudra en confier la charge non à eux, mais à un corps spécialisé.

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