On pose rarement les questions de cette façon. C'est un tabou. On ne peut approcher toutes les catastrophes de la même manière. Novembre 2011 était prévisible : nous avions une bonne prévision météo, des prévisions de crues qui avaient progressé, des diagnostics sur des infrastructures dangereuses ; on a eu le temps de prendre des dispositions, peut-être a-t-on trop prévenu les élus, mais cela vaut mieux que pas assez.
Face à une catastrophe hors norme, on peut se poser la question de l'alerte des collectivités au moins en même temps que celle du corps préfectoral. D'autant que cela existe. avec un service payant de Météo France (Predict) déjà offert aux collectivités locales. Le préfet reçoit ces prévisions ce qui lui permet de mettre en place son dispositif de crise. Que les élus aient la même information en temps réel peut être bénéfique. En novembre 2011, on a eu un peu de cafouillage sur la fermeture des écoles. Dans le Haut-Var, les élus s'étaient débrouillés sans les moyens de l'État, parce qu'ils avaient l'information. Il y a des communes abonnées à un système payant de Météo France, Predict, très efficace et cela permet aux maires de prendre les mesures nécessaires.
Simplement, il peut y avoir un inconvénient: c'est la direction globale les opérations de secours. Le maire qui ferme ses écoles doit en avertir immédiatement le préfet, au COD. Il y a besoin d'une coordination des secours. D'ailleurs, l'engagement des moyens de secours dépend du préfet. La limite, c'est la tentation que pourraient avoir les élus d'utiliser leurs moyens habituels alors qu'ils sont à la disposition de la direction opérationnelle des secours. Le corps préfectoral a besoin de recevoir toute l'information pour organiser les secours. Il faut veiller à ce que l'organisation et le commandement des secours restent hiérarchisés sinon on va à la pagaille.