Intervention de Laurent Berger

Commission des affaires sociales — Réunion du 1er février 2012 : 1ère réunion
Sommet social — Table ronde réunissant les représentants des syndicats de salariés

Laurent Berger, secrétaire national de la CFDT :

Dès la rentrée de septembre, la CFDT a demandé qu'un sommet social prenne des mesures urgentes dans le domaine de l'emploi. Le chômage partiel augmente depuis juillet. Nous voulions un sommet sur l'emploi, pas un sommet de crise.

J'en viens à nos propositions. La première consiste à simplifier le recours au chômage partiel. Sur ce point, nous sommes sur le bon chemin, dans la concertation entre les partenaires sociaux et l'Etat.

Il reste que les chiffres du chômage sont gonflés par les salariés en fin de CDD ou en fin d'intérim. En ce domaine, qu'il s'agisse de formation, des moyens attribués à Pôle emploi ou des contrats aidés, les mesures annoncées restent très insuffisantes. Nous n'avons eu aucune réponse à nos propositions sur l'accompagnement des jeunes vers l'emploi.

Le sommet du 18 janvier aboutit à des mesures intéressantes sur l'emploi, mais très insuffisantes au regard des enjeux. Ainsi, Pôle emploi bénéficiera de mille CDD, alors que nous avions demandé deux mille CDI après les mille cinq cents suppressions intervenues l'an dernier. De même, consacrer 450 millions à l'emploi n'est pas rien mais reste insuffisant, surtout lorsque l'on sait que 300 millions d'euros sont ponctionnés sur le FPSPP : il ne reste donc que 150 millions.

Nombre de nos interrogations sont restées sans réponse. Une concertation sur des mesures structurelles a constitué l'autre volet du sommet.

J'en viens aux trois sujets évoqués dimanche par le Président de la République. La CFDT est hostile à la hausse de la TVA. Nous acceptons le principe d'un transfert de cotisations, car la politique familiale ne doit pas reposer sur le travail, mais il faut discuter ses modalités. Nous souhaitons une augmentation de la CSG, impôt plus juste que la TVA. Sur ce point, notre désaccord est profond. La hausse de la CSG sur les revenus financiers ne suffit pas !

Nous sommes favorables à l'alternance, mais l'objectif annoncé de 5 % de jeunes en alternance dans les grandes entreprises à l'horizon 2015 n'est que du vent, puisque l'objectif légal de 4 % n'est pas atteint aujourd'hui.

Les accords compétitivité-emploi portent sur un vrai sujet, mais cette façon de l'aborder serait la meilleure pour le tuer. En outre, le tempo est irréaliste : il faudra au moins six mois, nous le rappellerons dès la première séance. Enfin, on nous dit qu'il ne se passera rien en cas d'accord, et rien non plus si les négociations échouent... Comme motivation, j'ai connu mieux ! En réalité, il faut aller vers une quasi-codécision des partenaires sociaux dans la stratégie de compétitivité de l'entreprise, avant d'examiner les paramètres d'emploi. Nous ne pouvons accepter une négociation contrainte par le calendrier et sans contenu effectif.

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