Je voulais également vous faire part de quelques réflexions et impressions personnelles à l'issue de ce voyage. Le message du président KarzaïKarzaï est très clair et consiste à nous dire de ne pas nous mêler des problèmes tribaux et de ne pas orienter l'armée vers le règlement de cette question. Ce qu'il souhaite c'est que nous l'aidions à construire une armée qui puisse défendre le territoire national et en garantir l'intégrité.
S'agissant de la question de la scolarisation, on a mis, à juste titre, en exergue l'action de la Turquie qui aide à construire des écoles publiques, y compris pour les jeunes filles, et qui assure la formation et la rémunération des maîtres.
On a parlé de l'électrification des vallées, ce qui amène effectivement d'importants progrès, mais j'ai appris que l'Afghanistan achète cette électricité à l'Ouzbékistan au prix fort et que va donc se poser le problème du financement à terme de cette ressource. Le pôle de stabilité réalise un travail très important pour rendre l'aide française plus efficiente, mais il ne dispose que d'un budget modeste de 15 millions d'euros par an dont l'engagement n'est pas toujours totalement possible.
J'ai pu, une nouvelle fois, constater l'efficacité du travail réalisé par nos forces armées pour lutter contre la rébellion et sécuriser les zones qui lui ont été confiées. Cette efficacité se heurte néanmoins à la porosité des frontières qui permet une arrivée continue des talibans et le débauchage de jeunes Afghans qui n'ont pas d'autres débouchés puisque le développement économique est encore insuffisant pour stabiliser et créer des emplois.