Intervention de Gérard Longuet

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 17 janvier 2012 : 1ère réunion
Audition de M. Gérard Longuet ministre de la défense et des anciens combattants

Gérard Longuet, ministre de la défense et des anciens combattants :

En ce qui concerne l'Afghanistan, la raison initiale de notre intervention dans ce pays tenait au fait qu'il avait accepté et soutenu une organisation terroriste qui avait attaqué un des pays de l'Alliance. Le but de notre intervention était de faire en sorte qu'Al Qaïda n'ait plus de base permanente. Or écarter les Talibans n'aurait servi à rien, s'ils avaient continué à disposer de bases sur les zones frontières. Nous sommes allés en Afghanistan pour défendre nos intérêts et notre sécurité. Pas pour autre chose. En Libye, ce n'est pas la même chose. Nous y sommes allés pour éviter un massacre de civils et donc défendre nos valeurs.

Est-ce qu'un occupant peut gagner une guerre ? Peut être pas. Mais il peut laisser des traces durables dans la construction d'un peuple et nous Français sommes bien placés pour le savoir puisque nous portons avec fierté l'héritage des gallo-romains. Les Afghans savent que nous partirons. L'armée afghane nous demande de maintenir les appuis, essentiellement dans le domaine aérien et dans le domaine médical. Les Afghans sont de bons combattants.

Que se passera-il lors du retrait ? Des engagements ont été pris qui obligent les pays frontaliers de l'Afghanistan à respecter certaines obligations, notamment la non-intervention. Les richesses du sous-sol afghan commencent à être bien identifiées. Par ailleurs, il y a bien dans le projet de Traité franco-afghan un volet agricole. L'objectif est d'aider ce pays à arriver à l'autosuffisance. Mais nous avons une obligation de moyens, pas de résultat.

Pour ce qui est du matériel, nous avons envoyé là-bas des équipements modernes : VBCI, VAB modernisés, CAESAR, Véhicules d'ouverture d'itinéraires. Nous n'avons pas l'intention de les laisser.

Concernant le financement des forces de sécurité afghanes, les Américains semblent estimer aujourd'hui que l'on pourrait les soutenir avec quatre milliards de dollars annuels. Ils sont prêts à financer trois milliards et demandent aux Européens de supporter le reste.

Pour fixer les idées, ce théâtre a représenté pour la France un surcoût de 520 M€ en 2011. Les Américains évoquent, pour leur part, 122 milliards de dollars pour la même année, mais il s'agit très certainement d'un coût total.

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