Il m'est difficile de répondre à toutes ces questions, très pointues au regard du caractère généraliste de notre enquête, qui ne délivre pas d'information sur les régions : comparer le Finistère à l'Alsace supposerait un budget plus de quinze fois supérieur au nôtre. Même problème pour les prisons, les populations spécifiques : le grain de l'enquête est trop gros. A ma connaissance, cependant, il existe une étude ancienne de Jean-Louis Fabiani sur la lecture en prison. Même difficulté pour les festivals. Nous prenons en compte leur développement depuis 2008, qui va dans le bon sens, mais nous manquons de points de comparaison dans le temps.
Notre enquête, j'y insiste, ne sert pas à évaluer les politiques publiques. Elle est d'une autre nature ; elle offre une photographie des comportements à un temps t. Elle mesure surtout les transformations sociétales : démographie, pouvoir d'achat, niveau scolaire, mutations technologiques. Il est difficile de démêler, au milieu de tout cela, les effets des politiques publiques, dont je puis dire cependant qu'ils sont sans doute, en dépit de tous les efforts, moindres que ceux qu'entraînent les mutations scolaires ou technologiques.
Sur l'évolution des contenus des programmes télévisuels, il m'est difficile de répondre. A champ constant, les changements sont manifestes. Peut-on dire pour autant que l'offre est inférieure à celle des années 1970 ? Cela me semble difficile, compte tenu du développement des chaînes thématiques, cinéphiles, historiques... qui rassemblent des audiences limitées, mais dont la somme n'est pas négligeable.