Il n'existe pas de dichotomie absolue entre la ville et la campagne. On ne peut plus parler de « désert français » ; la vraie question est aujourd'hui celle de la façon dont on occupe les territoires. Il faut aussi imaginer des outils pour une meilleure maîtrise de l'espace : la densité est écologique et l'on ne peut continuer à perdre un département tous les sept ans par suite de l'artificialisation des sols.
Je crois par ailleurs à la logique des réseaux. Le monde rural a besoin d'être structuré par des réseaux de villes moyennes et de petites communes fonctionnant ensemble.
J'ai aussi été frappé par les résultats des élections présidentielles dans certains territoires. Le Front national a obtenu des résultats plus importants dans des communes rurales ignorant la cohabitation de résidents d'origines diverses que dans des quartiers marqués par la diversité. En parlant avec les élus de ces communes, on se rend compte que des gens originaires de la région parisienne, venus par exemple s'installer à la campagne dans la région d'Orléans, se heurtent à d'ingérables problèmes de transports et découvrent un mode de vie plus compliqué que ce à quoi ils s'attendaient. Ceci peut expliquer une part du vote en faveur du Front national dans les campagnes.
Il est bon que l'étude à réaliser porte sur l'horizon 2040. Dans ce cadre, il faudrait aussi travailler sur les structures institutionnelles : par exemple envisager la montée en puissance inéluctable des communautés de communes. Les pays, de leur côté, fonctionnent de façon disparate : certains sont surtout des outils de redistribution de crédits. Une question essentielle porte sur le positionnement des communautés de communes par rapport au département et à la région.
En tout état de cause, je crois important que le rapport présente les campagnes comme une réalité novatrice et dynamique.