Je considère que la combinaison d'un accroissement très sensible des exigences en matière de fonds propres et, surtout, d'un très important renforcement des règles en matière de liquidité va gêner le financement de l'économie européenne. En Europe, en effet, les banques financent les trois quarts des besoins des entreprises, et le marché seulement un quart ; c'est l'inverse aux Etats-Unis. À l'heure où les Etats européens adoptent eux-mêmes des politiques budgétaires très restrictives, en vue d'éliminer les déficits publics et de stabiliser les taux d'endettement public par rapport au produit national brut, le système bancaire risque de se trouver « surcontraint ». Une volonté de sécurisation peut-être excessive risque de finir par peser assez fortement sur les conditions de financement de l'économie, à un moment où la croissance est très faible et ne peut être soutenue par les finances publiques.