Intervention de Jean-René Enilorac

Délégation sénatoriale à l'Outre-mer — Réunion du 17 avril 2012 : 1ère réunion
Audition des présidents des comités régionaux des pêches maritimes et des élevages marins des départements d'outre-mer

Jean-René Enilorac, président du Comité régional des pêches maritimes et des élevages marins de La Réunion :

La Réunion compte environ 1 000 pêcheurs, avec un tiers de pêche hauturière industrielle, un tiers de pêche palangrière de thon et d'espadon et, enfin, un tiers de petite pêche côtière artisanale. S'y ajoute l'aquaculture, même si la géographie de La Réunion n'est pas pleinement adaptée à cette activité. Le secteur de la pêche est vieillissant à La Réunion, les nouvelles générations ayant des difficultés à intégrer la profession. Le secteur souffre par ailleurs des importations en provenance des pays ACP situés à proximité de l'île : les coûts de main d'oeuvre y étant nettement inférieurs, ces produits concurrencent les produits de la pêche réunionnaise.

S'agissant de la PCP, certains crédits dont La Réunion a bénéficié par le passé n'ont plus été disponibles sur la période 2007-2013. C'est une difficulté majeure. Un exemple : le Comité régional mène des actions en faveur des pêcheurs, qu'il finance à hauteur de 20 %. Sans aide européenne, il ne nous est plus possible de financer ces actions. La PCP aide aujourd'hui les riches à devenir plus riches. À La Réunion, les conditions de pêche ne sont pas les mêmes qu'en Europe continentale. Alors que la modernisation des moteurs est une problématique essentielle à La Réunion, l'Union européenne (UE) ne va plus accorder d'aides en la matière. Nous avons des ressources halieutiques importantes, des milliers de kilomètres carrés de zone économique exclusive, et le développement du secteur est freiné. Dans le même temps, la pêche des pays ACP se développe sans être soumise aux normes européennes, ce qui crée une situation de concurrence déloyale.

En raison de ces freins et de cette concurrence, La Réunion est empêchée d'aller à la conquête de son espace maritime. Il convient donc de trouver des solutions adaptées, comme pour l'ensemble des régions ultrapériphériques (RUP) d'ailleurs. Nous souhaitons donc que la réforme de la PCP soit amendée.

Autre problématique : il n'y a aujourd'hui plus de subventions européennes pour les dispositifs de concentration de poissons (DCP), qui sont pourtant essentiels pour l'ensemble de la pêche artisanale. Si les DCP ne peuvent être financés sur la période 2014-2020, cela posera d'énormes problèmes à la filière.

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