Nous sommes là pour financer des entreprises. Même si la nouvelle réglementation de Bâle 3 nous invite à désintermédier un peu plus, en Europe et en France, l'intermédiation reste extrêmement importante, en particulier pour les petites entreprises. Pensez que seulement 800 entreprises européennes sont notées, contre 8 000 aux États-Unis.
En Europe, nous avons également un sérieux problème de fonds propres, faute d'actionnaire institutionnel important autre que les États. Comment alors financer l'innovation, les infrastructures ? La BNP prête 67 milliards d'euros aux entreprises françaises. En 2010 et 2011 et au cours du premier trimestre 2012, nos crédits à l'économie réelle ont augmenté de 4 %. Le financement de l'économie reste donc essentiel pour nous. Ce financement doit donc être maintenu, tout en préservant une capacité bénéficiaire élevée et en mettant 75 % de nos résultats en réserve.
La désintermédiation n'implique pas la disparition des banques, car dans l'intermédiation elles jouent un rôle de conseil auprès des entreprises. Elles ont donc une double activité : financer et désintermédier.
Le secteur parallèle ? On constate un déséquilibre entre le financement long à l'économie, qui atteint 19 000 milliards d'euros, et l'épargne longue, qui n'en est qu'à 9 000. Le marché ne peut faire face à un tel écart. Le secteur parallèle peut donc jouer un rôle utile, à condition d'être régulé pour protéger les intérêts des consommateurs et d'être plus transparent. Nous avons une activité de prime brokerage aux États-Unis ; nous devons nous assurer que les risques sont raisonnables et donc nous préoccuper de la valeur de l'actif sous-jacent.