Les clients ont besoin d'avoir en face d'eux des institutions solides, c'est-à-dire adaptées à la nouvelle réglementation et qui aient des bases solides en matière de dépôt. Les banques françaises prêtent plus que ce qu'elles ont en dépôt : il faut donc être très attentif.
La question du risque systémique n'est pas simple. Prises une à une, les caisses d'épargne espagnoles, les cajas, ne sont pas systémiques ; toutes ensemble, elles le sont. C'est pourquoi une supervision européenne serait bienvenue à condition qu'elle ne différencie pas le cas des uns et des autres. Je pense notamment au cas de Northern Rock, qui n'était pas considéré comme systémique mais qui a coûté 300 milliards de livres au Royaume-Uni.
En ce qui concerne la désintermédiation, tout ce qui concourt à redonner des marges de manoeuvre à l'économie et à la croissance doit être entrepris. Lorsqu'on parle du rapport 80-20 entre financement intermédié et désintermédié, en réalité, il convient de garder à l'esprit que les banques ne sont pas exclues de la désintermédiation : elles y participent avec l'avantage d'une meilleure information que celle des intervenants non bancaires.