Intervention de Laurent Fabius

Réunion du 3 juillet 2012 à 15h10
Politique générale — Lecture d'une déclaration du gouvernement

Laurent Fabius, ministre :

« Je veux dire aux Français la vérité, je veux leur dire ce que nous ferons. Je veux qu’ils puissent être juges à chaque instant des chemins que nous empruntons. Je veux qu’ils puissent exercer leur contrôle sous l’éclairage que peuvent leur donner la majorité comme l’opposition.

« À cette fin, je tiendrai régulièrement informés nos concitoyens, à travers la représentation nationale, de l’action conduite.

« La tentation existe d’exploiter les peurs et les craintes, de stimuler les égoïsmes, d’user de tous les clivages qui travaillent la société aux fins de dévier le débat public des sujets essentiels. Je n’y céderai pas.

« Je souhaite, au contraire, que les Françaises et les Français unissent leurs efforts et retrouvent le sens du combat commun.

« Les décisions qui sont devant nous les intéressent au premier chef : ce ne sont pas des débats réservés à une élite. C’est sous le regard de nos concitoyens, sous leur arbitrage, qui s’exprime par le suffrage universel, que j’entends gouverner notre pays.

« La sauvegarde de notre modèle républicain, la pérennité de notre système social, le redressement économique pour l’emploi, voilà la finalité de notre action ! Elle s’apparente aujourd’hui à un combat : nous pouvons, nous devons l’emporter. La condition en est la mobilisation et l’engagement de tous.

« Le génie de la France, ce n’est pas la concentration dans les mains de quelques-uns de notre destin commun. Le génie de la France, c’est d’avoir su justement passer d’un système monarchique ou autoritaire à l’association de tous à la décision. Le génie de la France, c’est la République !

« Comme vous, j’aime la France.

« J’aime sa langue. J’aime ses paysages. J’aime sa culture. J’aime son histoire.

« J’aime les valeurs qui l’ont façonnée. J’aime son goût pour le débat.

« J’aime l’idée que la nation française soit fondée sur le désir de lui appartenir plus que sur la naissance. J’aime qu’elle puisse servir de modèle en Europe et dans le monde, car son message est universel.

« J’aime aussi notre capacité, en certaines circonstances de notre histoire, à nous dépasser, à mettre chacun de côté ce qui nous divise, pour nous retrouver ensemble et faire la France.

« Comme vous, je suis un patriote.

« L’enjeu, aujourd’hui, c’est de savoir si nos enfants pourront aimer le même pays, y vivre avec le même bonheur, y élever leurs enfants à leur tour, en ayant la volonté et la fierté de leur transmettre les mêmes valeurs.

« Au premier rang de notre combat pour le redressement, j’appelle ces femmes et ces hommes qui, par leur savoir-faire, leur intelligence, leur art, créent de la richesse, des emplois, de l’activité. Vous qui produisez, vous qui disposez de la capacité de décider, vous qui dirigez, mobilisez-vous sans attendre ! Aidez la France en créant de l’emploi, en préservant l’activité dans notre pays, en relevant le défi productif.

« Au-dessus de l’argent que l’on gagne, il y a ce sentiment plus grand, plus fort, celui que procurent l’estime et la reconnaissance de ses concitoyens. Je ne suis pas l’ennemi de l’argent, mais je ne considère pas les gens auxquels je parle en fonction de leur patrimoine et de leurs revenus.

« Je n’accepte pas d’entendre dénoncer une « fiscalité confiscatoire », par ceux-là mêmes qui s’autorisent parfois des rémunérations au-delà de tout entendement.

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