Intervention de Jacques Mézard

Réunion du 4 juillet 2012 à 15h00
Déclaration du gouvernement suivie d'un débat

Photo de Jacques MézardJacques Mézard :

… et ce alors que la démographie de la planète explose, que croissance et production sont vitales pour atténuer conflits et drames humains. Il est de notre responsabilité collective de ne pas céder aux chants des sirènes et aux cris alarmistes de quelques-uns.

Monsieur le Premier ministre, nous considérons avec vous que, dans cette reconstruction de l’appareil de production nationale, les PME devront faire l’objet d’un soutien déterminé et bénéficier de dispositifs fiscaux avantageux. Il en est de même pour l’ensemble des secteurs de l’artisanat, du commerce et du tourisme.

Vous avez la mission de réparer et de construire.

D’abord, il convient de rétablir les finances publiques, parce que sans finances saines aucune politique n’est saine. Nous connaissons l’importance du déficit public, et celle aussi du déficit du commerce extérieur.

L’audit de la Cour des comptes est une photographie de la situation. Ses préconisations nécessiteront des arbitrages difficiles, mais inéluctables, du gel en valeur absolue de la masse salariale des administrations publiques à l’élagage des 1 300 dispositifs des dépenses d’intervention.

Mais la rigueur n’est pas l’austérité. C’est simplement de la bonne gestion, seul vrai moyen de relancer l’économie et, précisément, d’éviter l’austérité.

Pour rétablir les finances publiques, le langage de la vérité oblige à dire que vous mettrez en place de nouveaux prélèvements fiscaux. Il est juste – et vous avez raison de le dire – que soient mis à contribution ceux qui ont le plus de moyens d’y faire face. C’est un devoir de justice. Le lien social, le tissu républicain ne peuvent supporter plus longtemps l’élargissement du fossé des inégalités entre les hommes, entre les territoires, les boucliers à usage des « surarmés », les rémunérations indécentes, l’arrogance de l’affairisme et des corporatismes, qu’ont illustré les errements sur la TVA. Oui, il faudra donner une nouvelle orientation à la CSG. Oui, la lutte contre la précarité est essentielle.

Comment pourrait-on imaginer que cette politique alliant gestion saine et croissance aurait un sens et les moyens de prospérer sans s’insérer dans la relance de la construction européenne ? Comment imaginer avoir un impact sur la croissance sans concertation et coordination des politiques européennes ?

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