Nous savons trop les règles du genre : une collection de promesses, un chapelet de poncifs, un feu d’artifice d’illusions, beaucoup d’annonces, des contresens ; mais aussi, désormais, des silences majeurs.
Dans votre déclaration de politique générale, vous n’avez pas échappé à la reprise de ces 60 propositions. C’est déjà beaucoup moins que les 110 propositions de 1981, mais, trente et un ans plus tard, j’ai un peu l’impression de me retrouver en face de Pierre Mauroy qui, à la tribune de l’Assemblée nationale, nous avait aussi annoncé qu’il allait « changer la vie ».
Monsieur le Premier ministre, personne ne souhaite que, dans deux ans, dans un an, voire plus tôt encore, vous veniez nous dire ici que vous êtes obligé de changer radicalement de politique, de refaire « le tournant de la rigueur ».