Ceux qui voudraient isoler la France, la conduire à se refermer sur elle-même, sur sa production, sa monnaie, ses droits de douane, ne feraient que l’enfoncer davantage.
Mais tel n’est pas votre cas, monsieur le Premier ministre. Nous partageons en commun la conscience du monde d’aujourd’hui, un monde qui doit être organisé, régulé, solidarisé.
La crise, vous avez largement fait l’impasse pendant la campagne électorale sur ce qu’il fallait en dire et surtout en déduire. §Pourtant, vous connaissiez parfaitement la situation. Vous avez suffisamment d’experts amis dans les administrations, lesquels vous ont décrit depuis longtemps la gravité de la crise.
Je ne pense pas que l’on puisse appliquer au Premier ministre la formule que Pagnol – voilà pour vous, monsieur Carrère ! – a employée à propos de Marius et de Fanny : « Tout le monde était au courant. Mais M. Brun, lui, ne le savait pas. » Car il n’est pas lyonnais !