... et nous ne doutons pas que tel sera également le cas de Mme Batho.
Monsieur le Premier ministre, vous avez vous-même fixé le cadre institutionnel – il nous satisfait pleinement – dans lequel se déroulera ce dialogue démocratique et républicain : une vie politique moralisée et apaisée, autour des valeurs d’exemplarité, de sobriété, de parité, de diversité et de non-cumul des mandats, en somme une vie politique à l’image, moderne, de votre gouvernement.
Le Parlement, valorisé dans son rôle d’initiative et de contrôle, intégrera une dose de proportionnelle pour permettre une plus juste représentation des électeurs. Vous avez également annoncé que vous prendriez le temps nécessaire à un travail législatif serein, loin de la frénésie du président sortant, qui avait cru bon d’utiliser la loi comme un instrument médiatique.
Enfin, vous avez indiqué que vous comptiez privilégier la concertation et que vous souhaitiez la mobilisation de tous les citoyens pour le redressement du pays.
Très attachés à l’autonomie et à la responsabilité individuelle, les écologistes seraient tentés de considérer un nouvel acte de décentralisation comme une occasion concrète d’impliquer davantage les Françaises et les Français dans notre démocratie, en les rapprochant de leurs institutions. Régie par les principes de subsidiarité, de péréquation et de régionalisme, l’organisation que nous appelons de nos vœux s’articulerait au plus près des citoyens, autour de trois échelons – les communes, les communautés et les régions –, ancrés dans une Europe fédérale, démocratique et solidaire.
En conclusion, monsieur le Premier ministre, je crois que nous partageons un même sentiment de responsabilité face à l’urgence des réformes que commande l’état de notre pays, dans lequel l’extrême droite et son idéologie sont de plus en plus prégnantes.
En matière de transition écologique, ne pas agir c’est faire un choix, celui du statu quo, qui s’avérera toujours le plus coûteux, notamment pour les plus fragiles, lesquels sont à chaque fois les premiers à pâtir des situations difficiles.
Notre responsabilité d’écologistes consiste donc à réussir, en pesant sur les politiques publiques, à piloter la transition pour éviter que nos concitoyens ne la subissent. En conséquence, monsieur le Premier ministre, nous sommes convaincus que, malgré certaines différences d’analyse, notre place est à vos côtés : au Gouvernement, avec Cécile Duflot et Pascal Canfin, et au Parlement, avec, dans chaque assemblée, un groupe autonome, libre de sa parole et de ses votes.
Tel est le défi, monsieur le Premier ministre, que le groupe écologiste du Sénat souhaite relever avec vous. Vous imaginez bien – nous nous connaissons – que nous agirons sans révérence ni déférence, contrairement à ce qu’aimait manifestement le président sortant, jamais avec méfiance et défiance, toujours avec vigilance et exigence.
S’il fallait résumer cet après-midi, en cette belle journée, le sentiment qu’éprouvent tout à la fois par raison et par cœur les sénatrices et les sénateurs écologistes, j’emploierais un mot, qui est peut-être l’un des plus beaux de la langue française, ...