Intervention de Philippe Adnot

Réunion du 4 juillet 2012 à 15h00
Déclaration du gouvernement suivie d'un débat

Photo de Philippe AdnotPhilippe Adnot :

Nous souhaitons sincèrement que vous réussissiez, car notre pays ne supporterait pas une aggravation de sa situation, laquelle n’est pas bonne, comme chacun d’entre nous peut le mesurer tous les jours.

Pour autant, sommes-nous certains d’avoir identifié tous les mécanismes qui ont conduit notre pays où il en est ? Je ne le pense pas, malheureusement.

À droite, saurons-nous regarder le bilan en face sans chercher à nous cacher derrière la grande excuse : la crise ? Il n’y a pas de rebond possible sans examen lucide des erreurs commises par excès de prudence ou, parfois, du fait de réformes inutiles.

À gauche, le bilan viendra rapidement, et il ne sera pas toujours possible d’invoquer la grande excuse : les prédécesseurs !

La vérité, c’est que, depuis longtemps, à gauche comme à droite, nous refusons de voir que la France vit au-dessus de ses moyens, que le coût de fonctionnement de la société française tue la compétitivité de nos entreprises. Prenons un exemple : il faudra bien, un jour, revoir les effets de seuil qui bloquent l’embauche dans de nombreuses PME. En effet, sans compétitivité, il n’y a pas de gain de parts de marché, pas d’emplois.

La vérité, c’est que notre modèle social, dont nous sommes fiers, et à juste titre, est équilibré, chaque année, grâce à des emprunts supplémentaires, destinés à financer des dépenses de fonctionnement.

La vérité, c’est que nous ne sommes pas assez attentifs à la qualité de la dépense publique, que nous nous attachons à des critères de déficit qui ne signifient rien. En ce moment, tout le monde réfléchit sur la base du pourcentage du PIB – 3, 5 %, 4, 5 %, 5 % ? – que représente la dette, mais cela ne veut rien dire !

Ce n’est pas grave d’être endetté parce qu’on a construit sa maison ; en revanche, c’est grave de l’être si c’est pour financer des déficits de fonctionnement.

Je me souviens encore des représentants de l’industrie automobile venant nous expliquer que, si nous ne supprimions pas la taxe professionnelle, ils allaient être obligés de délocaliser. La taxe professionnelle a été supprimée par emprunt...

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