... et génère aujourd’hui 5 milliards d’euros d’endettement supplémentaire chaque année ! Or que nous dit aujourd’hui l’industrie automobile ?
Monsieur le Premier ministre, aujourd’hui, vous avez le pouvoir. Nous serons attentifs à vos actes, sans a priori, sans pratiquer d’obstruction systématique, en ayant à l’esprit non seulement les résultats immédiats, mais aussi les conséquences à long terme de vos décisions. Si vos propositions nous paraissent bonnes, nous les voterons en totale liberté de pensée et en toute responsabilité. Si elles nous paraissent dangereuses, nous les combattrons avec conviction et sans complaisance.
Vous allez appeler à l’effort toutes les parties prenantes de notre société ; c’est nécessaire. Il faudra cependant veiller à ne pas décourager l’esprit de responsabilité, l’initiative, la prise de risques, sans lesquels il n’y a pas de création de richesses.
Il faudra veiller à ne pas conduire des politiques contradictoires. Je m’entretenais à l’instant avec les responsables des syndicats d’électrification. Vous savez que nous ne pourrons plus produire d’énergie hydraulique, tant les nouvelles normes environnementales applicables aux barrages – je pense aux passes à poissons, par exemple – sont insupportables. Ce n’est là qu’un petit exemple de ce que sont des politiques contradictoires !
Monsieur le Premier ministre, les collectivités locales sont prêtes à faire des efforts, mais là encore, il vous faudra veiller à ce que, chaque jour, des obligations nouvelles ne viennent pas peser sur nos finances et réduire à néant nos efforts de maîtrise de la dépense publique.
À titre d’exemple, monsieur le Premier ministre, nous avons écouté M. Didier Migaud nous expliquer ce matin, lors de son audition par la commission des finances, que l’un des leviers d’action aurait éventuellement été le gel du point d’indice de la fonction publique, alors que nous avons examiné hier un décret que vous avez signé et qui entraînera une dépense publique supplémentaire de 600 millions d’euros du fait du relèvement du point !
Je vous apporte la preuve que nous pouvons avoir une attitude équilibrée et ne pas être des opposants systématiques. Pour que notre avenir commun soit une réussite, il vous faut des parlementaires – ici des sénateurs – non pas complaisants, mais corrects !