Il est vrai que de telles réformes ne coûtent rien, tout en étant des marqueurs de communication faciles.
Vous êtes tiraillé entre un programme impossible à tenir et l’épouvantail de l’austérité.
Malheureusement pour la France, pour nous, mais pour vous aussi, je crains que vous n’aboutissiez, comme pour les effectifs de la fonction publique d’État, à un statu quo. Autrement dit, le renoncement, l’immobilisme vous guettent !
Certains de vos renoncements nous font toutefois plutôt plaisir.
Par exemple, les conclusions du dernier Conseil européen sont pour nous un satisfecit, car elles vont dans le sens de ce que le groupe de l’Union centriste et républicaine a toujours défendu. Elles posent les jalons du fédéralisme budgétaire que nous appelons de nos vœux. Comme l’ont dit la plupart des orateurs qui m’ont précédé, ce qui est d'ailleurs rassurant, un tel fédéralisme serait pour l’Europe la seule possibilité de continuer à exister dans le monde de demain.
Je m’attarderai un bref instant sur ce Conseil européen, car deux ambiguïtés nous font un peu peur.
Première ambiguïté : vous laissez penser que l’on pourrait sacrifier le couple franco-allemand afin de parvenir à des compromis, au profit de coalitions de circonstance avec d’autres pays. Vous qui connaissez l’Allemagne mieux que nous, vous n’êtes pas sans savoir à quel point la relation franco-allemande est fragile ! Monsieur le Premier ministre, permettez-nous de relayer ce que nous pensons être l’opinion des Français en vous disant : « Attention : fragile ; ne toucher qu’avec précaution ».
Seconde ambiguïté : à l’occasion de ce sommet européen qui a permis d’aboutir à un accord à l’arraché, vous qui avez voté contre la règle d’or, …