Je reviens de Bruxelles, où se déroulent en ce moment les discussions budgétaires sur la recherche et l'innovation du huitième programme cadre pluriannuel, qui m'étonnent. Il semble en effet que les États, dont la France, trouvent les exigences de la Commission un peu élevées. Comment le Gouvernement va-t-il orienter les arbitrages, à la veille d'une guerre entre ceux qui soutiennent la politique agricole commune, la cohésion et les fonds structurels ? On peut craindre que la recherche et l'innovation en fassent les frais.
Vous avez évoqué l'effet d'éviction des subventions. A la suite du plan de relance, nombre de nos chercheurs ont déserté la recherche de subsides européens. Il est vrai qu'ils passaient un temps énorme à remplir les dossiers. Les Anglais, dont nous connaissons le pragmatisme, repêchent dans leurs appels d'offres nationaux les dossiers de qualité présentés à l'Union européenne. C'est une forme d'économie d'échelle. Bien que l'Union européenne soit peut-être plus portée vers l'innovation appliquée que vers la recherche fondamentale, cela m'a paru un exemple intéressant d'optimisation du temps de montage des dossiers.