Intervention de Victorin Lurel

Réunion du 12 juillet 2012 à 9h30
Débat sur la politique commune de la pêche

Victorin Lurel, ministre :

Pour empêcher cela, nous devrions peut-être réévaluer et renforcer notre propre capacité d’intervention en matière maritime. Voilà une région où l’on trouve de l’or bleu, de l’or blanc, de l’or jaune, de l’or noir et de l’or vert, et la population n’en profiterait pas ? Nous sommes là face à un véritable problème. Même si je m’éloigne quelque peu du sujet qui nous occupe, je tiens à dire à cette tribune que, si l’on n’y prend pas garde, nous verrons surgir d’ici quelque temps des revendications territoriales. J’ai entendu un criminel dire très clairement qu’il était chez lui et que personne ne l’en ferait sortir…

Je suis très heureux d’apprendre que, comme nous l’avions décidé, nous occupons de nouveau – je l’espère durablement – le site de Dorlin. Une stratégie d’occupation de l’espace sera bientôt arrêtée et les gisements, qui sont connus, feront l’objet d’une exploitation raisonnée et raisonnable, allant dans le sens d’une défense des intérêts nationaux.

Pour l’ensemble de ces raisons, nous ne pouvons prendre le risque d’un échec en matière de politique de la pêche. J’espère que nous pourrons compter sur votre soutien et sur celui des députés européens. Un important travail de persuasion devra être mené puisqu’il s’agit d’un domaine qui relève de la codécision.

Mesdames, Messieurs les sénateurs, je tiens à vous remercier tous, et plus particulièrement MM. Revet, Antiste et Larcher pour la pertinence de leurs analyses et la qualité du travail qu’ils ont effectué pour préparer le projet de résolution européenne.

J’ajouterai toutefois que la résolution n’évoque pas les problèmes spécifiques que sont la délimitation des eaux territoriales et les conventions de pêche. Serge Larcher, qui est originaire de la Martinique, sait bien qu’il existe des problèmes avec Sainte-Lucie au sud, mais aussi avec la Dominique ; nous-mêmes au nord sommes confrontés aux mêmes difficultés avec Antigua.

Nos pêcheurs sont régulièrement arraisonnés et nous devons parfois payer un lourd tribut pour obtenir le retour de nos marins, les élus locaux étant même dans certains cas amenés à négocier dans des conditions absolument détestables. Les eaux ne sont pas délimitées et il arrive que les zones de 12 miles se chevauchent, ce qui pose problème.

Il est vrai que cela relève de la compétence de l’État. Frédéric Cuvillier et moi-même devrons travailler avec Laurent Fabius et les services chargés de la coopération, mais aussi avec l’Europe – les conventions de pêche relevant de la compétence européenne, voire, lorsqu’elles prennent une tournure commerciale, de la compétence propre de la Commission.

Voilà quelle est notre feuille de route ; il y a beaucoup à faire et nous savons que nous pouvons compter sur la Haute Assemblée. Notre débat d’aujourd'hui est une bonne chose ; continuons sur cette voie ! §

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