J’en viens à l’interdiction des rejets : l’intention est louable, et un marin pêcheur lui-même vous dira qu’il préfère trier sur le fond plutôt que sur le pont.
Toutefois, à la position de la Commission européenne, qui souhaite, du jour au lendemain, obliger les navires à débarquer l’ensemble des captures, je préfère une approche plus pragmatique qui poursuit l’objectif d’une meilleure sélectivité de la pêche sans menacer à court terme le travail des pêcheurs, lesquels sont matériellement incapables de faire face aux exigences de la Commission. Penser qu’il est possible de respecter les quotas autorisés sans faire un minimum de tri en mer, surtout dans un pays de pêche artisanale comme le nôtre, où les pêcheries mixtes et multispécifiques sont très courantes, est irréaliste.
Mes chers collègues, je partage le souci de la Commission européenne de parvenir à un équilibre entre l’exploitation de la mer et la protection des ressources halieutiques. Mais, je le répète, il faut agir avec réalisme et que l’Europe se construise avec de vrais experts.
En conclusion, je dirai simplement que l’ensemble des pêcheurs et des élus de l’île d’Yeu, que j’ai rencontrés la semaine dernière, souhaitent que nous pensions à eux.