Monsieur le ministre, je souhaite vivement attirer votre attention sur le projet de ligne nouvelle à grande vitesse Montpellier-Perpignan, maillon stratégique mais manquant sur le plus grand des axes européens de lignes à grande vitesse.
Il s'agit d'un feuilleton interminable puisque le premier tracé établi par la mission Querrien remonte à 1990 et l'avant-projet sommaire à 1995. Or, récemment, il a fallu tout recommencer, c'est-à-dire faire de nouvelles études et établir un nouveau tracé. Plus de vingt ans ont ainsi été perdus et nous revoilà au point de départ !
Premier point de préoccupation, monsieur le ministre, certaines informations parues dans la presse laissent entendre que le Gouvernement pourrait renoncer à la réalisation de plusieurs lignes nouvelles à grande vitesse. J'espère que la réalisation du maillon manquant entre Montpellier et Perpignan, que nous attendons, je le répète, depuis plus de vingt ans, ne fera pas partie des projets reportés ou abandonnés. Il faut absolument, monsieur le ministre, que vous apaisiez mes inquiétudes sur ce point !
Deuxième point de préoccupation, les craintes, remarques, propositions et préconisations des élus, des populations et des associations des communes concernées par les hypothèses de tracés seront-elles ou non prises en compte ?
Il m'a été précisé que RFF, ou Réseau ferré de France, ne travaillait, pour ses études de tracés, que sur la base de la décision ministérielle du 14 novembre 2011, qui retient deux hypothèses : première hypothèse, il s'agira d'une ligne à grande vitesse voyageurs uniquement, et ce sera l'option « médiane » qui devra être retenue ; seconde hypothèse, il s'agirait d'une ligne à grande vitesse mixte – voyageurs et fret –, et ce serait l'option « littorale » qui serait retenue…
Cette décision ministérielle – s'il s'agit bien de cela – constitue, en effet, un carcan et ne prend de surcroît nullement en compte l'utilisation du fret dans le futur.
Il est clair, monsieur le ministre, qu'élus et populations sont fermement opposés à l'option littorale, qui serait destructrice : une partie du vignoble et des structures économiques qui en dépendent ainsi que plus de 120 maisons d'habitation et divers projets de développement économique seraient détruits, et ne parlons même pas des conséquences environnementales, des nuisances diverses et de la sécurité des personnes !
Par ailleurs, un tel choix de tracé ne manquerait pas d'entraîner une multiplication des recours, ce qui pourrait retarder considérablement la construction de la ligne.
Il est essentiel, monsieur le ministre, que l'on parvienne à un choix de tracé qui fasse consensus.
Tel était le cas, je le rappelle, pour le tracé établi par la mission Querrien. Ce tracé n'avait soulevé aucune opposition à l'époque et les communes avaient intégré dans leur plan d'occupation des sols des zones réservées inconstructibles, qui le sont d'ailleurs toujours. Or, je le précise volontiers, la majeure partie du tracé des années quatre-vingt-dix se retrouve dans l'option médiane, qui est celle que veulent les élus et les populations.
Il est donc primordial d'écarter l'option littorale et de faire le choix de l'option qui fait actuellement consensus : l'option médiane.
Mon troisième point de préoccupation a trait aux risques hydrauliques, notamment dans la basse plaine de l'Aude, sur la commune de Cuxac-d'Aude et sur la Narbonnaise. Il importe, monsieur le ministre, de garantir la sécurité des populations par la mise en transparence de l'infrastructure ferroviaire sur la traversée de la basse plaine.
Enfin, s'il est un sujet qui fait consensus dans mon département, c'est bien l'implantation d'une gare TGV dans l'aire narbonnaise, sur la zone dite de Montredon-Lebrette.
Monsieur le ministre, en m'apportant aujourd'hui votre soutien sur l'ensemble des points évoqués, sachez que vous rassurerez élus et populations du département que je représente ici.