Intervention de Delphine Batho

Réunion du 17 juillet 2012 à 9h30
Questions orales — Avenir du centre météorologique du mont aigoual

Delphine Batho, ministre de l'écologie, du développement durable et de l'énergie :

Monsieur Sutour, je suis, comme vous, et comme tous les Français, très attachée à Météo France.

Cet opérateur rassemble des compétences de pointe extrêmement précieuses. Je tiens d'ailleurs à saluer tous ses personnels et leur sens du service public.

Comme vous le savez, la réorganisation de cet établissement public a été décidée par le précédent gouvernement.

Sur la période 2010-2013, plus d'un départ sur deux à la retraite n'a pas été remplacé. Il y a eu une baisse de 10 % des dépenses de fonctionnement. Une réorganisation territoriale a aussi été décidée par nos prédécesseurs pour passer de 108 à 55 centres d'ici à 2017.

Je sais qu'il en résulte une dégradation du climat social et de nombreuses inquiétudes dans nos territoires, dont vous vous faites l'écho aujourd'hui pour cette magnifique région des Cévennes.

Je ne vous cache pas qu'une des difficultés qui se posent est la baisse des recettes commerciales de Météo France, du fait du libre accès sur Internet des sources de données alternatives et du droit communautaire, qui prévoit la généralisation de l'accès gratuit aux données météorologiques.

C'est dans ce contexte qu'il convient de maintenir un potentiel scientifique, et donc les investissements.

Tels sont les éléments de la situation que je vais examiner, sachant que le contexte de restrictions budgétaires actuel, qui s'applique à tous les opérateurs, ne rend pas les choses faciles, vous vous en doutez. Les marges de manœuvre sont quasi inexistantes.

Néanmoins, je peux d'ores et déjà vous affirmer que j'entends veiller à ce que cette réorganisation s'effectue dans des conditions exemplaires au regard des missions de service public de Météo France, en particulier en matière de prévision et de prévention des risques et de sécurité des personnes et des biens.

Je m'attacherai également à ce que les investissements dans de nouveaux systèmes informatiques, les supercalculateurs notamment, permettent effectivement à l'établissement de conserver une expertise et une qualité reconnues sur le plan international.

Du point de vue territorial, je m'assurerai enfin que notre pays conserve le réseau d'information météorologique le plus dense d'Europe.

Comme vous le savez, les prévisions de Météo France se fondent sur un système national d'observation et de prévision, mis en œuvre et piloté depuis le centre national météorologique installé à Toulouse. Les prévisions sont ensuite exploitées et adaptées à l'échelon interrégional, puis déclinées plus finement par des centres départementaux ou territoriaux, chargés de la prévision et de la diffusion des informations au niveau local.

Ces centres appuient les cellules de crise sous la responsabilité des préfets. L'observatoire du mont Aigoual n'exerce ainsi localement pas de responsabilité en matière de sécurité météorologique proprement dite.

Je comprends que le bulletin quotidien est très important. Aussi ai-je demandé à Météo France quelles modalités étaient envisagées pour maintenir ce support quotidien, que vous indiquez comme étant essentiel.

Je rappellerai aussi, pour finir, que Météo France reste très attaché à ce qui constitue, comme vous l'indiquez, monsieur le sénateur, une vitrine historique de l'établissement. La convention de partenariat conclue avec la communauté de communes de l'Aigoual a donc été renouvelée pour cinq ans. Je serai très attentive à l'avancement du projet que vous avez évoqué.

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