Le 31 mai 2012, Thomas Enders a succédé, à la présidence de l'exécutif du groupe EADS, à Louis Gallois, qui avait occupé cette fonction pendant cinq ans.
Le nouveau président a rapidement fait savoir qu'il entendait exercer son mandat depuis Toulouse, où il implantera un nouveau siège social. C'est une bonne décision, car elle permettra vraisemblablement d'assurer une plus grande réactivité et une meilleure opérabilité entre EADS et Airbus. Pour autant, cette mesure ne saurait suffire à distinguer le mode de management préconisé par M. Enders.
Cette prise de fonctions est donc l'occasion de s'interroger sur le mode de gestion de cette société au moment où le nouveau gouvernement, quant à lui, va afficher et mettre en œuvre sa conception en matière de stratégie et de politique industrielle.
Faut-il le répéter, EADS, géant de l'aéronautique, n'est pas une entreprise comme les autres, ne serait-ce que parce que l'État détient 15 % du capital et que cette entité porte en elle les gênes d'une coopération européenne qui a démontré et qui démontre encore son efficacité.
C'est d'ailleurs la raison pour laquelle le nouveau Président de la République entend promouvoir cette coopération dans d'autres domaines industriels avec pour objectifs la reprise économique et la croissance, toutes deux porteuses d'espoir. Faut-il ajouter que ce puissant chef de file de l'aéronautique et de l'espace devrait renforcer le partenariat avec ses sous-traitants français pour les aider à assumer un carnet de commandes bien garni, tout en faisant en sorte d'être, notamment dans le domaine des aérostructures, compétitif face à la concurrence afin d'éviter les délocalisations ?
Dans cette optique, une nouvelle impulsion dans l'organisation de cette filière est indispensable. Elle suppose, au préalable, un acte politique fort émanant de l'État et qui, par le passé, a trop souvent fait défaut.
Pour toutes ces raisons et au moment où M. Lagardère, constant dans sa « désinvolture » – je mets des guillemets parce que le mot est faible –, manifeste son souhait de sortir du capital d'EADS, je suis persuadé qu'il importe, au contraire, que le gouvernement français affirme son intention de garder, en tant qu'actionnaire, bien plus qu'un droit de regard sur le devenir d'EADS pour peser véritablement sur les choix.
J'aimerais donc connaître les intentions du Gouvernement à ce sujet, madame la ministre. Même si l'aéronautique ne se situe pas complètement dans le rayon d'action de votre ministère, la proximité géographique du département concerné avec celui dont vous avez été l'élue va forcément vous donner les moyens de me faire une réponse très pertinente !