Monsieur le sénateur, vous l'avez rappelé, les personnels employés dans le cadre des différents dispositifs de contrats aidés exercent aujourd'hui au sein de l'éducation nationale des missions extrêmement importantes – je veux d'ailleurs rendre hommage à ces agents – visant à aider les directeurs d'école qui en ont besoin, à contribuer au bon fonctionnement de la vie scolaire de façon globale et à accompagner les élèves handicapés en milieu scolaire ordinaire.
Depuis 2010, ils sont recrutés, quelle que soit leur mission, sous la forme d'un même contrat, le contrat unique d'insertion. Ce dernier permet de conserver en poste par renouvellements successifs la même personne jusqu'à vingt-quatre mois en général et, dans certains cas, jusqu'à soixante mois, souvent sous condition d'âge. Ce contrat devrait être assorti d'une formation adaptée et d'un accompagnement personnalisé, afin de permettre l'insertion du bénéficiaire dans un emploi pérenne. Or, vous avez raison d'appeler notre attention sur ce point, l'éducation nationale n'a pas respecté certaines de ces obligations.
En arrivant aux responsabilités, le Gouvernement a constaté que la pérennisation de ces contrats, dans l'éducation nationale ou dans d'autres secteurs, n'avait pas été budgétée. L'une de nos premières mesures, s'agissant de personnes qui se trouvent en grande précarité, a été de renouveler ces contrats, qui, je le répète, n'avaient pas été inscrits au budget. Ils étaient plus de 100 000 si l'on prend en compte l'ensemble des contrats aidés, dont plus de 12 000 pour l'éducation nationale. C'était une tâche d'urgence, car, en l'absence d'une telle mesure, à la fin du mois de juin prochain, ces personnes se retrouvaient à Pôle emploi, alors que leur situation est déjà assez difficile.
Je le reconnais, l'éducation nationale devra se préoccuper davantage de la formation et de l'accompagnement des personnels concernés. Des conventions tripartites associant la direction régionale du travail, de l'emploi et de la formation professionnelle, le rectorat et le site régional de Pôle emploi ont été signées, mais elles n'ont été que très peu suivies d'effets. Les récentes condamnations par les conseils des prud'hommes pour défaut de formation ont confirmé, vous l'avez rappelé, la faiblesse du dispositif. C'est pourquoi le ministère de l'éducation nationale s'attaquera à ce problème en agissant sur deux plans.
Premièrement, l'obligation d'organiser des actions de formation prévue pour les contrats uniques d'insertion sera respectée. Un cahier des charges a été établi et transmis aux recteurs pour que la mise en œuvre de ce dispositif soit réelle et contrôlable.
Deuxièmement, la création d'emplois dans l'éducation nationale permettra dans les années à venir d'offrir des contrats plus stables, avec une organisation de la formation construite dans la durée. Sachez que l'une de nos préoccupations essentielles, comme chaque fois que la gauche revient aux responsabilités d'ailleurs, est la résorption de la précarité et la formation de ces personnels, par exemple les auxiliaires de vie scolaire.
J'ai demandé à la ministre déléguée en charge des personnes handicapées et à la ministre déléguée à la réussite scolaire de formuler des propositions pour la rentrée, de s'assurer que des formations convenables soient organisées, enfin, puisque vous avez évoqué les validations, que des certifications soient créées pour permettre à ces personnels d'être recrutés et d'évoluer professionnellement.
Vous le savez, le Gouvernement a pris déjà des engagements pour ce qui concerne les recrutements et nous continuerons en ce sens dans le plan de programmation pluriannuelle présenté à l'automne prochain.