Les amendements de Jean-Claude Lenoir pour ce dossier

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M. Jean-Claude Lenoir . Monsieur le président, madame la ministre, je veux tout d’abord remercier mes collègues écologistes d’avoir manifesté tant d’enthousiasme au moment où je suis monté à la tribune !

M. Jean-Claude Lenoir. Certes, je ne peux exclure que cet enthousiasme vous ait été inspiré par l’intervention précédente…

Chers collègues écologistes, en prenant connaissance du sujet du débat qui a été inscrit à l’ordre du jour d’aujourd'hui, je n’ai pas manqué de sourire. En effet, vous nous avez invités à un échange sur « le climat et l’énergie en Europe ». Par là même, vous nous offrez une magnifique occasion de souligner les acquis, les avantages et les atout...

Madame la ministre, permettez-moi de formuler un certain nombre d’observations, que certains pourront interpréter comme des recommandations par rapport à ce que pourrait être la position de la France dans le débat européen sur ces questions. Il convient avant tout de souligner l’avance incontestable qu’a prise la France dans la lutte contre le...

Cette avance se traduit par un chiffre : les émissions de CO2 et de gaz à effet de serre par habitant s’élèvent à environ 7 000 tonnes en France, contre 12 000 tonnes en Allemagne. Dès lors, chers collègues, lorsque vous dénoncez les gaz à effet de serre et les émissions de CO2, demandez-vous si l’Allemagne a fait les bons choix ! L’avance don...

Cher collègue, toute votre démonstration tendait à préconiser une politique calquée sur celle de l’Allemagne. En effet, 40 % d’énergie primaire en moins, c’est la politique de l’Allemagne !

Or nous avons pu estimer que, en France, d’ici à 2050, la consommation d’électricité allait augmenter de 20 %, à raison de 0, 5 % par an.

Cette augmentation tient à des raisons évidentes, qui sont d’abord démographiques, et qui différencient notre pays de l’Allemagne. Elle est également liée au recours à un certain nombre de nouvelles technologies consommant beaucoup d’électricité ; je pense notamment à tout ce qui concerne le numérique et l’informatique. Enfin, on peut constater...

M. Jean-Claude Lenoir. L’Allemagne a fait le choix du charbon. Il y a encore quelques années, le charbon permettait d’y produire 30 % de l’électricité ; aujourd'hui, ce chiffre est passé à 40 %. De surcroît, il s’agit d’un charbon plutôt poussiéreux et très polluant : le lignite.

Pour le reste, l’Allemagne a, notamment, recours au gaz. Voilà pourquoi l’Allemagne produit beaucoup de CO2 et de gaz à effet de serre !

Le comble, c’est que de nombreuses tonnes de ce charbon ont traversé l’Atlantique, vendues à bas prix par les États-Unis, qui disposent aujourd’hui d’autres ressources, que l’on appelle les gaz de schiste, et que, au final, par le jeu des transferts d’un pays à l’autre, cette électricité nous est revendue à des prix négatifs, c'est-à-dire qu’el...

Nous devons aussi avoir un système compétitif, susceptible de nous permette de disposer d’un avantage commercial. Or, sur ce plan, les chiffres sont accablants. Nous les avions déjà évoqués lors d’un précédent débat avec votre prédécesseur, madame la ministre, mais je souhaite les citer de nouveau. On entend dénoncer le nucléaire, mais il faut...

Pour l’éolien, l’Allemagne a investi 40 milliards d’euros, pour une production de 20 térawattheures. En France, le parc nucléaire produit 400 térawattheures, …

… pour une consommation globale d’environ 460 térawattheures. Quant au photovoltaïque, il aura coûté en Allemagne quelque 112 milliards d’euros, pour une production de 12 térawattheures.

Nous disposons donc d’un véritable avantage compétitif, que je n’entends pas voir dilapider au profit d’un certain nombre d’idées, plus proches d’idéologies que de programmes de gouvernement.

J’ajoute que l’électricité est, en France, à peu près deux fois moins chère qu’en Allemagne. Madame la ministre, permettez-moi de vous adresser une recommandation toute particulière pour les discussions que vous allez mener sur le plan européen et pour la rédaction du projet de loi de programmation pour la transition énergétique. L’Allemagne ...

Autre recommandation : nous devons capitaliser sur ce qui marche bien en France et sur les ressources éventuellement disponibles. J’entendais tout à l’heure l’orateur du groupe écologiste parler du tout-nucléaire. Cher collègue, le tout-nucléaire n’a jamais existé ! Certes, le nucléaire représente une part importante dans la production d’élect...

… avec tous les inconvénients que j’ai rappelés tout à l’heure. En France, nous avons un programme nucléaire : 58 réacteurs de deuxième génération et l’EPR de Flamanville, réacteur de troisième génération.

… qui emploie autant de personnes et qui constitue une véritable référence dans beaucoup de pays ? Certes, des États ont renoncé au nucléaire, pour des raisons à caractère idéologique. Néanmoins, d’autres se préparent, au contraire, à accueillir des centrales nucléaires ! Dans ces conditions, convient-il que la France se retrouve au banc des a...

Évidemment, une question se pose : l’avenir de Fessenheim. Je passe sous silence l’un des engagements du parti socialiste, qui, avant les élections, avait prévu de supprimer vingt-quatre réacteurs d’ici à 2025. Chers collègues du groupe socialiste, je ne puis que vous féliciter de cet oubli !