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Interventions sur "archives" de Bariza Khiari


2 interventions trouvées.

...ntir le malheur sans pouvoir s’en assurer. Le travail de deuil est toujours plus difficile sans corps, sans preuve, sans la certitude que la personne a disparu. Ce silence, l’État le gardera cinquante et un ans : police, justice, pouvoirs publics, de gauche comme de droite, ne revinrent pas sur cet événement, drapant d’un voile d’ombre et d’oubli cette nuit sordide où s’était joué un drame. Les archives furent inaccessibles – elles le sont d’ailleurs encore –, ce qui a rendu possibles les écarts considérables entre les différentes estimations du nombre des victimes. Un masque malsain recouvrit le visage que prit la République ce soir-là, autorisant mensonges et dénis : les autorités semblaient avoir apposé le sceau de l’oubli éternel sur cette terrible nuit où l’on assassina dans les rues et sur...

...’ont-ils pas compris qu’il y va de l’intérêt de notre pays ? Ne sont-ils pas capables de sortir des schémas surannés ? N’ont-ils pas cette capacité qu’eut Jacques Chirac en son temps et qu’a aujourd'hui François Hollande de quitter le costume de politicien pour revêtir l’habit d’homme d’État ? Le pas en avant accompli par François Hollande s’accompagnera sans doute d’une ouverture plus large des archives, nécessaire pour que les historiens puissent travailler sur des sources précises et proposer une lecture détaillée des événements. Un demi-siècle après les faits, c’est le moment. Le Parlement n’entend ni dicter l’histoire ni interférer dans le travail des historiens. Il souhaite instaurer un débat. Aucune guerre n’est propre et, dans aucun conflit, il n’y a les héros d’un côté, les démons de l...