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Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, le 1er février dernier, la présidente de la Commission européenne se félicitait d'un « bon jour pour l'Europe » et le président Zelensky évoquait « une victoire commune sur la Russie » : les Vingt-Sept venaient de s'accorder sur un programme de soutien supplémentaire de 50 milliards d'euros pour l'Ukraine. À la veille du prochain Conseil européen, cette belle unité n'est déjà plus. Les propos du Président de la République du 26 février, affirmant ne pas exclure l'envoi de troupes au sol en Ukraine, ont ...
...flit régional, voire mondial, était susceptible d'éclater à tout moment. La Turquie multiplie, en effet, les provocations à votre égard : rhétorique hostile, violations de l'espace aérien, non-respect des frontières maritimes. Confirmez-vous qu'une escalade de tensions est en cours dans cette zone ? Craignez-vous une instrumentalisation des flux migratoires à vos frontières ? Estimez-vous que l'Europe dispose de moyens adaptés pour répondre à un tel risque ? Un an après le début de la présidence française du Conseil de l'Union européenne et près de dix mois après l'adoption de la Boussole stratégique, comment évaluez-vous le déploiement actuel de nouveaux instruments en faveur d'une Europe de la défense, sur le plan capacitaire notamment ?
Le déclenchement de la guerre en Ukraine, le 24 février dernier, a remis en cause un certain nombre d'équilibres, que nous croyions acquis depuis longtemps, et engagé une recomposition stratégique qui dépasse largement l'Europe orientale. Les réactions observées dans l'espace méditerranéen depuis le début de l'année sont, à cet égard, révélatrices des mutations souterraines, qui sont en train de modifier en profondeur notre environnement immédiat, sans que nous en prenions toujours pleinement la mesure. Le recul de notre influence dans les pays du pourtour méditerranéen est en passe de se réaliser. Nous devons prendre...
...ervenir en Syrie en 2013, malgré l'usage d'armes chimiques par le régime de Bachar al-Assad a été un révélateur majeur du manque de détermination de Washington à intervenir dans la région. Nous nous trouvons donc actuellement dans une situation où malgré une présence militaire encore importante en Méditerranée, les États-Unis n'ont plus la même capacité à stabiliser la zone. Dans ce contexte, l'Europe doit faire face à ses nouvelles responsabilités. Dès à présent, nous devons adapter la stratégie militaire européenne au désengagement progressif des États-Unis. À l'inverse, comme par un jeu de vases communicants, on constate l'affirmation croissante dans le bassin méditerranéen de la Russie et de la Chine. La Russie a tiré un bénéfice considérable de la réserve des États-Unis dans la guerre e...
Passons aux recommandations concernant l'Union européenne et l'Alliance atlantique. L'Union européenne est largement présente en Méditerranée, mais cette présence est essentiellement économique. Ce biais économique risque de devenir un handicap dans le contexte de militarisation des relations internationales que nous venons de décrire. Il est urgent que l'Europe prenne conscience de la nécessité de défendre non seulement ses intérêts, mais également ses valeurs, en utilisant tous les instruments dont elle dispose. Le monde méditerranéen de demain n'attendra pas ceux qui ont des états d'âme et qui ne sont pas prêts à se défendre. Et pourtant - c'est notre conviction profonde - en Méditerranée, ce ne sont pas seulement nos intérêts économiques qui sont me...