2 interventions trouvées.
...d’Irak, entraînant la catastrophe qu’on a constaté ensuite. Ce sentiment de toute-puissance, c’est celui qui a empêché les forces alliées, après avoir chassé les talibans du pouvoir, de redéfinir les priorités de leurs actions. Je suis d’accord avec le président de Rohan, citant David Kilcullen : une cote mal taillée ne répond qu’à des considérations de politique intérieure, et aucunement à une stratégie compréhensible sur le territoire, même en Afghanistan. Le problème n’est pas de savoir si nous envoyons ou non quelques centaines, voire quelques milliers d’hommes supplémentaires en Afghanistan, mais de savoir pour quoi faire. Pour six mois, pour un an ou pour deux ans, là n’est pas non plus la question. Alors même qu’il n’y a jamais eu véritablement de stratégie française en Afghanistan, puis...
...onse aux actions des combattants talibans, des représailles contre des villages afghans, des représailles contre des civils, qui ont pour terrible conséquence d’accroître le ressentiment, la frustration et la colère des Afghans, de radicaliser l’opinion afghane et de grossir les rangs des talibans. Le risque, vous le savez, c’est de voir se multiplier les pertes humaines et de ne plus adapter la stratégie qu’au rythme de l’émotion – une émotion légitime que nous éprouvons aussi – provoquée par ces pertes. C’est aussi de voir se multiplier les injonctions au patriotisme obligatoire, comme cela s’est déjà produit, y compris envers la presse, à laquelle on conteste, pour la première fois peut-être depuis la guerre d’Algérie, le droit de rendre compte librement de cette guerre – car c’est bien d’une ...