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Interventions sur "malien" de Gérard Larcher


5 interventions trouvées.

...recommandations pour « gagner la paix ». Je concentrerai ce soir mon propos sur les trois principales difficultés que sont la refondation politique du Mali, le passage de relais à l’Organisation des Nations Unies et la stabilisation durable du Sahel par la mise en œuvre d’une approche globale. La première difficulté est donc la refondation politique du Mali. L’enlisement du processus politique malien serait véritablement un scénario catastrophe. C’est le premier risque que j’identifie. Pour sortir de la crise la plus profonde de son histoire, le Mali aura besoin d’un sursaut politique, sursaut que, il faut le dire, on cherche encore aujourd'hui. La question des élections se pose. Je suis convaincu que la préparation des élections, que le colonel Coulibaly, ministre en charge de leur préparat...

...e en place un dispositif cohérent, puisque ce sujet est au confluent des trois grandes réflexions structurantes menées par notre commission : l'Afrique, la Méditerranée, l'Europe de la défense. Nos analyses convergent et s'articulent autour de 5 idées : - L'intervention au Mali, justifiée, a confirmé la capacité des forces françaises et a révélé les faiblesses de l'Europe de la défense ; - Les Maliens doivent désormais écrire leur avenir, incertain ; - Le désengagement français, souhaitable, se heurte à trois obstacles ; - C'est à l'échelle du Sahel que des solutions globales (développement, sécurité) permettront de « gagner la paix », - Enfin, nous devrons tirer des conséquences de Serval sur notre posture de sécurité en Afrique. Tout d'abord, même si toute guerre est par nature haïssab...

... être deux phases successives. Le maintien d'une « force parallèle » française de 1 000 hommes sera indispensable : notre désengagement sera donc relatif. Les conditions de son adossement à « ONU » sont en débat, autour du modèle de Licorne et de l'ONUCI. Pour l'instant, l'espoir demeure d'un vote la semaine prochaine pour un transfert d'autorité en Juillet ; 2- Le redressement des forces armées maliennes prendra des années et dépasse le seul mandat EUTM (15 mois). Décrite parfois comme un « hologramme », son équipement comme une « brocante », l'armée malienne est, de l'aveu même de son chef d'état-major, le général Dembélé, décomposée, sans ligne de commandement, sans unité organique. Victime de recrutements népotiques, de désertions -certains soldats ne venaient que pour toucher leur paye-, d...

... total. Mobiles, surentraînés, ils savent utiliser ce désert au climat hostile, enclavé et escarpé, propice à tous les trafics. Dans cette immensité, ils peuvent se diluer et s’abriter. Ils ont fait du désert leur sanctuaire et leur base arrière. Ils y ont leurs camps d’entraînement, ils y établissent leurs connexions avec d’autres réseaux terroristes, la secte Boko Haram au Nigéria, les shebab somaliens, Ansar al-Sharia en Tunisie, AQMI en Algérie... Ils constituent progressivement, en toute impunité, un vaste arc djihadiste de l’Atlantique à la mer Rouge, dans un continuum de trafics et d’exactions qui va du Sahel à la Somalie. Vous le savez, monsieur le ministre des affaires étrangères, tout cela n’a pas commencé au début de l’affaire libyenne, mais bien avant. En 2010, un certain nombre de ...

... en passant par les Songhaï ou les Bérabiches, ne partagent, en fait, que le fleuve Niger et un islam jusqu’à présent modéré. Cela a été évoqué, le Nord a, au fond, toujours été oublié : peu de routes, peu d’écoles, peu d’infrastructures médicales, peu de développement économique. Il a été, à chaque fois, fortement brutalisé, pour ne pas utiliser d’autres mots. La reprise des négociations inter-maliennes est une urgence, mais ces négociations ne doivent pas, une nouvelle fois, aboutir à des accords qui ne seront jamais respectés. Il faut une feuille de route, il faut reprendre le fil de la transition vers des élections démocratiques. Je conclurai, comme François Rebsamen et Christian Cambon, avec une pensée toute particulière pour nos otages et leurs familles, aujourd’hui dans l’angoisse. Mai...