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...llement niée par l’organisation elle-même. Sans doute y aura-t-il des enseignements à tirer du déroulement de l’embuscade. Cela n’aurait rien d’étonnant. Le commandement des forces françaises s’en est d’ailleurs immédiatement chargé. Nous lui faisons, en ce qui nous concerne, une totale confiance. J’en viens, mes chers collègues, à l’enjeu que constitue pour la France et ses alliés le destin de l’Afghanistan, ainsi qu’à la stratégie qui préside à l’engagement de nos forces et à l’objectif qui leur est assigné. L’enjeu en Afghanistan est triple : il concerne la sécurité de notre pays face au terrorisme, la stabilité de l’Asie méridionale et centrale et, enfin, l’avenir de la démocratie afghane. Pouvons-nous laisser l’Afghanistan redevenir le sanctuaire principal du jihad international ? Telle est la...
À quoi bon traquer les jihadistes au Moyen-Orient, en Afrique du Nord ou en Europe s’ils disposent, en Afghanistan, d’une base arrière d’où ils peuvent, en toute impunité, se préparer à nous frapper ? C’est l’intérêt national qui est en cause. L’opinion publique a du mal à le comprendre. Il est de notre responsabilité de l’éclairer. Pouvons-nous laisser l’Afghanistan mettre en péril la stabilité du Pakistan et des républiques d’Asie centrale ? Les islamistes ont, depuis longtemps, essaimé en dehors des zones tribales du Pakistan. La « talibanisation » rampante de ce grand pays deviendrait irrésistible si les jihadistes pakistanais trouvaient, demain, en Afghanistan, la profondeur stratégique qui leur manque. Le Pakistan, ne l’oublions pas, possède un arsenal ...
...ore faudrait-il ne pas la caricaturer, dans le seul but de la critiquer ou d’affirmer, contre toute évidence, qu’elle n’existe pas. Si la situation s’est dégradée, c’est, en premier lieu, ne l’oublions pas, parce que, après avoir chassé, en quelques semaines, les talibans du pouvoir, les États-Unis ont transféré en Irak l’essentiel de leurs moyens militaires et financiers, laissant plus ou moins l’Afghanistan à son sort. La stratégie mise en œuvre, après ce demi-abandon, n’a jamais été celle du « tout-militaire ». Contrairement à ce que certains déclarent, elle a toujours comporté plusieurs volets : un volet militaire, bien évidemment, mais aussi un important volet économique, ainsi qu’un volet politique, qui reste, il est vrai, à développer. J’aborderai, tout d’abord, le volet militaire. Les 50 00...
...t d’abord sécuriser. Il reste à aborder le volet politique de notre stratégie. Les talibans ne constituent pas un bloc homogène. Il y a des extrémistes, endoctrinés au Pakistan. Il y a des éléments étrangers – arabes, ouzbeks, européens –, encadrés par Al-Qaïda : nombre d’entre eux ont été formés en Irak, d’où ils refluent. Toutefois, parmi les membres des tribus pachtounes du sud et de l’est de l’Afghanistan, nombreux sont ceux qui combattent les troupes étrangères par simple nationalisme. C’est avec eux qu’un dialogue peut et doit être noué. Ce dialogue, l’Occident doit l’encourager, mais c’est au président Karzaï, pachtoun lui-même, qu’il incombe de persuader ces éléments que l’intérêt du pays est de se débarrasser d’Al-Qaïda et de ses alliés, dont les objectifs n’ont rien à voir avec l’indépendanc...