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Un point, d'abord, sur la situation économique en Turquie. Le taux d'inflation a atteint, en février 2022, 54 % sur un an, accompagné d'une importante dévaluation. Face à cette situation, le président Erdogan refuse de relever les taux d'intérêt en conséquence. À rebours des théories économiques classiques, il estime que les taux d'intérêt élevés favorisent l'inflation. S'ils expriment leur désaccord avec cette position, les fonctionnaires risquent de perdre leur poste. La Banque centrale turque a d'ailleurs connu quatre gouverneurs en trois ans et le directeur de l'agence nationale des statistiques a...
M. Erdogan cherche toujours à penser à l'alliance suivante, mais aujourd'hui, il n'a plus d'alliance de rechange à l'intérieur. La perspective d'une alliance avec les Kurdes n'est plus possible aujourd'hui. Avec la Chine, il balance. Il n'ira jamais jusqu'au bout de la condamnation du sort des Ouïghours, il a même un accord de renvoi vers la Chine de personnalités ouïghoures recherchées. De même, il fait p...
...ations avec la Russie et l'Iran qu'avec l'Union européenne, ce qui a provoqué une rupture de plus dans la relation de confiance. Toutes ces évolutions ont conduit l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe à rouvrir la procédure de suivi pour la Turquie, en avril dernier. Le 16 avril, les électeurs turcs étaient appelés à se prononcer sur le projet de loi constitutionnelle proposé par M. Erdogan, qui accroissait les pouvoirs du Président de la République, seul héritier du pouvoir exécutif, le poste de Premier ministre étant supprimé. Le Président souhaitait cette évolution institutionnelle depuis très longtemps ; dans son esprit, la tentative de coup d'État a montré la fragilité du régime précédent. En outre, à son arrivée au pouvoir, l'AKP ne comptait pas suffisamment de cadres dirigean...
J'aimerais partager l'optimisme de nos collègues sur les effets des pressions économiques. Il y a un paradoxe : la situation économique renforce Erdogan, mais elle fragilise son projet politique. En Russie, la crise économique a incité Poutine à adopter un discours encore plus nationaliste. Je ne crois pas que l'on affaiblira le gouvernement turc du simple fait de l'adoption de sanctions économiques. Quant aux relations entre la Turquie et les États-Unis, il ne vous aura pas échappé qu'il existait une divergence sur le rôle des Kurdes dans la lu...
...s parmi les 72 qui ne sont pas satisfaits et qui devront l'être pour la fin du mois de juin. Ces critères portent notamment sur la coopération policière et la révision de la loi visant à lutter contre le terrorisme. Le Parlement européen a été très clair sur sa volonté de voir ces critères respectés. On connaît ses capacités de blocage. Ce dernier point semble poser problème puisque le Président Erdogan, a annoncé s'y opposer, compte tenu des actions terroristes dont la Turquie est victime. En parallèle, la Commission européenne a présenté un texte visant à faciliter la suspension du régime « sans visa » pour l'ensemble des pays avec lesquels un accord a été conclu. Pour ce texte, il me semble que notre commission doit lever la réserve d'examen. Ces nouvelles dispositions permettront de répondr...
...ortent un soutien clair aux Kurdes en Syrie, ce qui a renforcé les capacités militaires du PKK. Les Turcs s'en inquiètent depuis longtemps, et cela crée un décalage entre les États-Unis et la Turquie. L'organisation de M. Fethullah Gülen, qui était compagnon de route de l'AKP, est désormais considérée comme terroriste, d'où la mise au pas de Zaman. Son dirigeant vit aux États-Unis... Cela dit, M. Erdogan garde le sens des rapports de force. Vu la situation avec la Russie, il sait qu'il a besoin des États-Unis. De même, malgré quelques opérations de communication anti-israélienne, la géopolitique le ramène à la réalité. Son soutien populaire est énorme. Les gens se sont enrichis grâce aux échanges avec l'Union européenne et lui en savent gré. Nous ne pouvons pas traiter ce pays de 80 millions d'ha...