Photo de Ladislas Poniatowski

Interventions sur "turquie" de Ladislas Poniatowski


8 interventions trouvées.

Monsieur l'Ambassadeur, je suis un parlementaire français un peu triste de l'évolution de la Turquie et de l'évolution de nos relations avec ce pays. Comme vous le savez, j'avais rédigé avec Jean-Marc Todeschini un rapport sur la Turquie, assez franc, qui avait évoqué tous les sujets, y compris par exemple la politique intérieure. Nous nous étions rendus sur place au moment des élections municipales, qu'Erdogan avait perdues, puisque les deux villes les plus importantes avaient basculé. Nous avi...

...éclarations puisque le Président Erdogan a sensiblement dit la même chose très récemment et vous avez utilisé les mêmes éléments de langage hier à la radio. Au nom de mon groupe, je n'ai rien à ajouter à ce que le président de la commission a déclaré dans son propos liminaire. Toutefois, au nom de mon groupe, je voudrais vous poser une question. Êtes-vous conscient, Monsieur l'Ambassadeur, que la Turquie, avec cette invasion de la Syrie, s'est tout simplement fermé la porte de l'UE ? Je vous dis cela car lors de notre dernier déplacement en Turquie, plusieurs membres de votre gouvernement n'ont cessé d'attirer notre attention sur votre souhait d'entrer dans l'Union européenne. Vous êtes conscients que c'est fini ? Comment pouvez-vous dire encore que vous souhaitez entrer dans l'Union européenne ?...

La politique étrangère de la Turquie a récemment évolué : ainsi le pays s'est-il davantage tourné vers le Moyen-Orient et le monde musulman depuis quelques années puis, plus récemment, vers la Russie. Le basculement de la Turquie vers le monde musulman s'est produit à partir de 2007. Le ministre des affaires étrangères puis Premier ministre, Ahmet Davutoglu, nous a expliqué que l'objectif était de revenir à la grandeur passée de la...

Même si notre constat est sévère, nous n'avons pas l'intention de rompre avec la Turquie. Au contraire, je suis convaincu qu'il est nécessaire de la rattacher au monde occidental et à l'Europe. Il faut, selon nous, distinguer court terme et long terme. Actuellement, l'alliance russe présente des avantages certains. La Russie ne dit mot sur les droits de l'homme, soutient la Turquie contre les gülenistes, tolère les offensives turques en Syrie, lui vend son gaz à prix compétitif et d...

...les échanges économiques, mais ceux-ci ont considérablement ralenti, avec l'activité économique en 2018. L'effondrement de la monnaie complique tous les jeux et remet en cause tous les accords. Je n'irais pas, en ce moment, investir là-bas... Les 6 milliards d'euros que l'Europe dépense pour les migrants ne sont pas un investissement de tranquillité. Les 3,6 millions de Syriens qui sont allés en Turquie vont y rester longtemps. Ils n'ont pas envie d'aller ailleurs et, de part et d'autre de la frontière - qui ne revêt d'ailleurs guère de réalité géographique - ce sont les mêmes populations, parfois les mêmes familles. Et comme ils sont bien accueillis par la population, qu'ils ont accès aux écoles et aux hôpitaux... Pour l'instant, ils n'ont aucune envie de retourner en Syrie.

...iberté des journalistes et des universitaires. Nous nous étions rencontrés au moment des élections municipales. Le parti de M. Erdogan avait reconnu sa défaite à Ankara, mais pas à Istanbul. Depuis, l'élection d'Istanbul a été annulée. Je ne suis pas sûr que le message adressé, notamment aux Européens, soit le bon. On vous regarde de très près, car vous êtes très proches de nous. L'adhésion de la Turquie à l'Union européenne apparaît déjà très compliquée : je ne suis pas sûr que les peuples, s'ils peuvent s'exprimer, vous disent oui. Mais si l'on veut, du moins, qu'un statut spécial soit possible pour la Turquie, il faut adresser les bons messages.

Je me réjouis de la position du Président de la République concernant la Turquie. Pouvez-vous nous en dire plus sur les missiles S 400, dont la commande a fait l'objet d'annonces multiples de la part de la Turquie et de la Russie. Mais depuis, on a l'impression que les choses ne bougent pas.

On dispose de beaucoup d'informations sur la Turquie. Vos deux interventions, très riches, nous en ont encore fourni. Je ne suis toutefois pas sûr d'être plus éclairé qu'auparavant sur la situation complexe de ce pays. Je ne poserai qu'une seule question sur l'opération à Afrin et son acceptabilité par l'opinion publique turque. Les Turcs avancent peu et découvrent des combattants redoutables : les Kurdes, qui ont permis de battre Daech ! Ils sont...