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Les agences ont connu un grand succès. Tout le monde utilise leurs notations pour mesurer les risques. Il est vrai que les règlements internationaux ont accentué les phénomènes induits, d'autant que les intervenants sur les marchés et les investisseurs achètent des émetteurs en fonction de leur notation, sans examiner eux-mêmes les risques encourus. Il y a cinq ans, le risque d'Etat dans la zone euro était...
Nous travaillons à partir de nos recherches internes, sans reprendre directement les ratings dans la mesure où ils ne sont que coïncidents et non prédictifs, et où les conclusions que l'on en tire sont discutables dès lors que l'on sait que les agences forment leurs analyses à partir des road shows des émetteurs et qu'elles ne peuvent pas faire un suivi régulier, ne serait-ce que des 500 émetteurs réguliers. Il faudrait que les agences soient payées par les investisseurs. Le marché obligataire de la zone euro a été construit pour les besoins des émetteurs, l'investisseur n'y trouvant pas les placements répondant à ses besoins précis et se con...
...ourd'hui dans une situation assez passive, tout en sachant qu'il n'étudiera pas tous les émetteurs et procédera à un tri sélectif. Dans la mesure où il y a contradiction entre le souci de l'émetteur concentré sur le court terme et celui des investisseurs à long terme, seuls ces derniers peuvent obliger à une clarification de la méthodologie appliquée aux Etats et aux banques. Si les critiques des agences de notation sur la zone euro ne sont pas injustifiées, l'on peut en revanche se demander pourquoi elles n'ont pas été formulées il y a cinq ans.
Nous demandons plusieurs fois par an aux agences de s'expliquer sur leurs méthodes, dont nous constatons qu'elles ne sont pas stables dans le temps. Aujourd'hui, lorsque les taux d'intérêt montent, elles dégradent les États. Ce n'est pas injustifié mais elles ne le faisaient pas auparavant. Si les méthodes employées étaient stables, nous pourrions les expliquer à nos clients.
...s règles de risques fondées sur des modèles applicables aux risques industriels mais non valables pour les banques ou les États. Il y a actuellement un risque puisque chacun achète les titres des banques de son pays et de son État, les analyses permettant le rating de ces titres étant d'ailleurs particulièrement difficiles compte tenu des changements qui les affectent. Dés lors, on peut faire aux agences le reproche d'avoir décerné des notes alors qu'il existe des incertitudes. Le vrai problème de la zone euro est que les comptes publics n'y sont pas présentés de façon homogène, ce qui oblige à un gros travail de recherche que tout le monde ne fait pas. Les choses seraient bien plus simples si ces comptes étaient harmonisés. La BCE, censée contrôler les banques centrales de la zone euro, a un ...
Plus il y a de concurrence entre les agences, mieux c'est. Pour autant, je ne suis pas convaincu que cela change la donne, si l'on n'a pas une norme de risque universelle. L'important c'est la méthodologie, la qualité des données surtout lorsqu'il s'agit de risques souverains.