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Madame la ministre, pour cette nouvelle année, je formule le voeu de recevoir enfin les données de Parcoursup, que je vous réclame depuis un an et demi. La Commission d'accès aux documents administratifs (CADA) m'a confirmé que ma demande était fondée en droit, mais qu'elle ne souhaitait pas s'immiscer dans les relations entre un parlementaire et l'Exécutif. Je n'ai donc pas pu obtenir les éléments demandés. Avec les rares données dont je dispose, je me suis intéressé à la situation des bacheliers te...
...ues-uns. Auparavant, j’aimerais vous dire – je mets entre parenthèses vos pudeurs sémantiques – que votre sélection ne portera pas sur le bac, qui est un diplôme national anonyme, mais sur les résultats du lycée, qui sont essentiellement déterminés par la position sociale des lycéens. Elle portera aussi sur la capacité des parents à payer des organismes privés extérieurs pour monter les dossiers Parcoursup. Sur internet, par exemple, vous trouvez d’ores et déjà un site qui, pour 560 euros, vous propose la formule « Sérénité », dans laquelle on vous assure la rédaction de votre projet motivé, de votre CV et de votre lettre de motivation… Quand on en arrive à de telles extrémités, madame la ministre, on sélectionne surtout les familles qui pourront débourser une telle somme. Loin de votre ambition...
En principe, au Sénat, on n’interrompt pas les orateurs, madame la ministre ! Par ailleurs, comme je l’ai déjà dit, et de façon très claire, des notices sur le parcours extrascolaire seront demandées dans Parcoursup, ce qui n’était pas le cas dans APB. Pourquoi demander à un gamin de dix-sept ans de présenter un CV, si ce n’est pour valoriser les stages qu’il aura effectués à l’étranger ou l’été dans le cabinet d’avocat de ses parents ? C’est ce que nous appelons la sélection sociale ! Et tel est l’objet de votre projet de loi !
...o – échouent en première année de médecine. Or, manifestement, cet échec-là ne scandalise personne, l’existence d’un numerus clausus étant parfaitement acceptée par tous. Le problème de la réforme dont nous discutons aujourd’hui, c’est que ce numerus clausus va être étendu à d’autres filières et, de la même manière, nous allons rejeter des gamins qui pourraient réaliser un très bon parcours universitaire.
J’ai posé une question à la ministre à laquelle je n’ai pas obtenu de réponse : pourquoi on demande un CV à un gamin de dix-sept ans dans la fiche avenir Parcoursup. Je ne vois pas à quoi ça sert, si ce n’est à intégrer des éléments extrascolaires, ce qui revient à faire, je le répète, une sélection sociale. J’aimerais que la ministre nous explique concrètement comment les universités vont traiter les informations spécifiques que les candidats mentionneront dans leur CV. J’en viens à notre amendement. Nous ne comprenons pas comment fonctionne la procédur...
Avec cet amendement, nous formulons une nouvelle réserve compte tenu de ce que pourraient être les métiers de demain. Je tiens à rappeler une statistique datant des années cinquante et soixante : 80 % des comptables exerçant à cette époque n’avaient pas fait d’études de comptabilité. Simplement, grâce au parcours qu’elles avaient suivi, ces personnes disposaient d’une culture générale suffisante pour s’orienter ensuite vers les postes que leur offrait le marché de l’emploi. Vous imaginez bien que, aujourd’hui, compte tenu de la vitesse vertigineuse à laquelle les métiers évoluent, la nécessité de disposer d’un socle de formation commun est d’autant plus impérative. Je ne conçois pas que l’on puisse rédui...