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Interventions sur "sélection" de Pierre Ouzoulias


9 interventions trouvées.

... que vous reniez aujourd’hui, et engagé des moyens matériels considérables au service de cette ambition politique qui vous fait tant défaut. Il faisait le rappel suivant : « L’État est débiteur de l’enseignement envers la jeunesse et, plus généralement, il est débiteur de l’éducation envers la nation. » C’est en vertu de cette exigence morale et quasi philosophique qu’il excluait le recours à la sélection pour écarter de l’université les cohortes supplémentaires qu’elle n’arrivait plus à recevoir. À celles et ceux qui le pressaient d’établir « un filtrage supplémentaire selon les possibilités d’accueil », il répondait justement : « Que deviendront les bacheliers éliminés des facultés les plus exigeantes ? Ils iront encombrer celles qui n’auront pas pratiqué la sélection. Il en résultera donc un t...

Jusqu’à présent, ce sont les étudiants qui choisissaient leur université ; suivant votre projet, ce sont les universités qui sélectionneront leurs étudiants.

Je trouve que nos débats sont éclairants. Vous le voyez, madame la ministre, la Haute Assemblée mérite de l’attention : il s’y passe des choses qui font que les projets de loi deviennent plus intelligibles. Je voudrais revenir sur le débat sémantique entre orientation et sélection, qui me semble un peu abscons. Nous ne discutons pas ex nihilo du meilleur système d’affectation. Le système d’orientation des étudiants que vous nous proposez est contraint. Je vous rappelle, madame la ministre, que notre groupe est le seul à ne pas avoir voté votre budget, car nous estimions qu’aucun moyen supplémentaire n’était alloué à l’enseignement supérieur en 2018. Or il faut, d’u...

L’avantage d’examiner une loi qui s’applique déjà est que l’on a sous les yeux un certain nombre d’exemples extrêmement instructifs ; je vais en citer rapidement quelques-uns. Auparavant, j’aimerais vous dire – je mets entre parenthèses vos pudeurs sémantiques – que votre sélection ne portera pas sur le bac, qui est un diplôme national anonyme, mais sur les résultats du lycée, qui sont essentiellement déterminés par la position sociale des lycéens. Elle portera aussi sur la capacité des parents à payer des organismes privés extérieurs pour monter les dossiers Parcoursup. Sur internet, par exemple, vous trouvez d’ores et déjà un site qui, pour 560 euros, vous propose la form...

...tre ! Par ailleurs, comme je l’ai déjà dit, et de façon très claire, des notices sur le parcours extrascolaire seront demandées dans Parcoursup, ce qui n’était pas le cas dans APB. Pourquoi demander à un gamin de dix-sept ans de présenter un CV, si ce n’est pour valoriser les stages qu’il aura effectués à l’étranger ou l’été dans le cabinet d’avocat de ses parents ? C’est ce que nous appelons la sélection sociale ! Et tel est l’objet de votre projet de loi !

J’en reviens aux études de médecine. En première année, la sélection se fait par des QCM. On demande simplement aux étudiants de faire des croix ! Et sur la seule épreuve écrite, on leur a demandé, cette année, de ne surtout pas rédiger ! Sincèrement, comment peut-on former des médecins en les éloignant autant de la pratique de la langue française ? J’aimerais vous lire un passage de L ’ Étrange Défaite, de Marc Bloch : « “Bachotage.” Autrement dit : hanti...

J’ai posé une question à la ministre à laquelle je n’ai pas obtenu de réponse : pourquoi on demande un CV à un gamin de dix-sept ans dans la fiche avenir Parcoursup. Je ne vois pas à quoi ça sert, si ce n’est à intégrer des éléments extrascolaires, ce qui revient à faire, je le répète, une sélection sociale. J’aimerais que la ministre nous explique concrètement comment les universités vont traiter les informations spécifiques que les candidats mentionneront dans leur CV. J’en viens à notre amendement. Nous ne comprenons pas comment fonctionne la procédure du « oui, si ». Nous avons questionné nos collègues universitaires : aujourd’hui, ils n’ont pas les moyens de mettre en œuvre ce disposi...

Vous avez disposé d'un temps de parole bien supérieur à celui qui nous est usuellement alloué... Le baccalauréat est le premier diplôme de l'enseignement supérieur et, même s'il a deux siècles d'histoire, il donne accès à l'université. Il y a donc bien une sélection pour entrer à l'université. C'est pourquoi le tirage au sort est parfaitement illégal. C'est comme si, après l'obtention du permis de conduire, on vous soumettait à un tirage au sort pour entrer dans une voiture... On ne peut pas donner un droit, puis le limiter. J'ajoute que la moitié des étudiants s'inscrivent dans une filière soumise à une sélection. Seule l'autre moitié fait usage du droit co...

...se d'âge. Aujourd'hui, alors que nous sommes tous conscients que l'avenir de notre pays est dans la connaissance, dans la science, ainsi que dans la construction d'un esprit critique et citoyen, il est bon d'entendre répéter que c'est aussi l'un des engagements de l'université française. S'il y a bien quelque chose que ne prend pas en compte le classement de Shanghai, c'est cela. À propos de la sélection, j'ai enseigné comme vous. La plupart des étudiants qui arrivent condamnés par avance dans nos filières le font parce que toutes les autres possibilités leur ont été interdites. Ce sont des choix par défaut. Et si demain, la porte de l'université se ferme aussi à eux, nous les retrouverons directement sur le marché du travail, sans formation. Je ne pense pas que la mise en place de prérequis sera...