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...s sommes efforcés de faire des propositions les plus concrètes, cohérentes et précises possible. Notre réflexion s'est articulée autour de trois objectifs importants : prendre conscience de l'état de pauvreté, dans notre pays en particulier ; instaurer la confiance, par opposition à la méfiance, voire la défiance, que nous pouvons constater envers des hommes et des femmes qui souffrent d'être en situation de pauvreté ; oser la fraternité avec les publics les plus fragilisés, pour aller plus loin que la solidarité. Les thèmes que nous allons aborder illustrent cette triple ambition et, sans plus attendre, je laisse à Dominique Rousset, en la remerciant de sa présence parmi nous, le soin d'animer nos débats. Les débats sont animés par Dominique Rousset, journaliste à France Culture. Ont participé à ces débat...
...ncernées par les situations de pauvreté. Nous avons, de ce point de vue, certaines solutions à proposer. Dans une République démocratique comme la nôtre, je considère qu'il n'y a pas d'assistés ; il n'y a que des ayants droit. Il faudrait donc en quelque sorte inverser la donne, partir non pas de la défiance ni de la méfiance, mais de la confiance, ce qui serait intéressant pour les personnes en situation de pauvreté et d'extrême pauvreté ainsi que pour les finances de l'État. Au bout du compte, tout le monde aurait à y gagner. Le phénomène de non-recours est considérable. Il est de l'ordre de 68 % pour le RSA activité. Martin Hirsch l'a lui-même reconnu : du fait de la complexité du dispositif, il n'a pas profité à ceux qui auraient dû en bénéficier en priorité. Quelles conclusions faut-il en tirer ? Lorsqu...
...ons collectivement la tête dans le sable. Nous disposons en effet de moyens statistiques fiables, qui commencent à être mis en place au niveau européen. Ainsi, la microsimulation permet d'avoir régulièrement connaissance de l'évolution du taux de pauvreté. Ensuite, les populations qui souffrent actuellement ne sont pas les mêmes que celles qui souffraient voilà dix ou quinze ans. Les enfants en situation de pauvreté sont en nombre croissant. Aujourd'hui, un enfant sur cinq est pauvre en France et un sur deux dans les zones urbaines sensibles. De même, 42 % des jeunes adultes sont en situation de pauvreté, alors qu'ils ne représentent que 30 % de la population globale. Cette situation pose un problème de prise de conscience collective, qui doit concerner l'ensemble des décideurs politiques, en faisant abstra...
...délicate de devoir répéter à de nombreuses reprises leurs expériences qu'on imagine ô combien douloureuses. Ce n'est plus possible de laisser ce système perdurer. Des initiatives ont été prises dans ce domaine, notamment en Belgique, avec la banque carrefour de la sécurité sociale. Nous souhaitons que les actions mises en oeuvre à Bruxelles puissent être dupliquées en France et qu'une personne en situation de pauvreté ne fasse part de son parcours qu'une seule fois. Il faut donc mettre en place une banque de ressources afin que les informations recueillies puissent être systématiquement répertoriées dans toutes les administrations, en vue, par exemple, de l'attribution d'un logement, du versement d'une allocation, de la gratuité des transports. Il sera nécessaire de faire travailler la Commission nationale de ...
... à mettre en oeuvre ce dossier unique. Ces expérimentations sont positives et nécessaires, mais je doute qu'elles soient suffisantes. Car il faut tout à la fois aller très vite et faire preuve de prudence, donc interpeller la Cnil afin d'éviter de se voir censurer par le Conseil constitutionnel. Il nous est en outre apparu, dans le cadre des auditions, qu'il serait fondamental qu'une personne en situation de pauvreté soit suivie par une seule personne référente : un agent de la caisse d'allocations familiales, un assistant social du conseil général, un bénévole - pourquoi pas ? -, un conseiller de Pôle emploi, etc. Cet interlocuteur unique serait également le référent de toutes les autres administrations.
Effectivement. Nous constatons une évolution sociétale majeure mais insuffisamment prise en considération : les couples se séparent plus fréquemment qu'auparavant. En conséquence, les familles monoparentales sont de plus en plus nombreuses et composées la plupart du temps de femmes avec enfants, d'où un accroissement du nombre d'enfants en situation de pauvreté. Lorsque les allocations familiales ont été mises en place dans les années quarante, elles avaient vocation à soutenir les familles nombreuses qui risquaient de s'appauvrir en raison de leur grand nombre d'enfants. Ce sont aujourd'hui les familles monoparentales qui ont le plus besoin de ces allocations familiales, même si elles n'ont qu'un seul enfant. Nous suggérons ainsi que les allocations f...
... être résolument optimiste. Ne serait-ce que parce que, souvent, les pessimistes sont des spectateurs et les optimistes plutôt des acteurs. Il convient également de prendre la bonne habitude de l'expérimentation, de l'évaluation et, point essentiel, du faire savoir. Il ne sert à rien de répéter les mêmes erreurs. Au contraire, il faut se nourrir des réussites. Dans la mesure où les personnes en situation de pauvreté ne sont pas les mêmes aujourd'hui qu'il y a dix ou vingt ans, les personnes chargées de l'accueil de ces publics doivent recevoir des formations différentes. Je suis convaincu de la nécessité de mettre en place un référent unique, ce qui nécessitera des efforts de la part des administrations, qui doivent accepter une telle évolution. Comme Jean-Christophe Sarrot l'a souligné au nom d'ATD Quart M...