Les amendements de Philippe Marini pour ce dossier

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Monsieur le président, monsieur le ministre, monsieur le secrétaire d’État, mes chers collègues, j’évoquerai d’abord des éléments de nature technique quant aux réponses à la crise financière, puis, élargissant la perspective, je développerai quelques réflexions sur la nature et sur les conséquences de cette crise. À la vérité, nous assistons à...

Partout, néanmoins, un double dilemme apparaît. Premier dilemme, soit ne pas intervenir, afin de ménager les finances publiques et de ne pas créer la peur du vide, soit procéder à un sauvetage massif qui accentue le doute sur l’ampleur réelle des pertes. Second dilemme, soit punir les banques par la faillite – pensons à Lehman Brothers – et ...

J’en viens à quelques considérations sur la crise, sur ses enchaînements, avant d’évoquer la sortie de crise. La crise est un révélateur : un révélateur de puissance, de bonne ou de mauvaise gestion, un révélateur des rapports réciproques entre les États. Mais surtout, la crise remet en cause les certitudes de la période précédente. De ce poi...

Certitudes de gouvernance budgétaire, également : je comprends tout à fait le conseiller spécial Henri Guaino, qui déclarait la semaine dernière que la maîtrise des déficits n’était peut-être plus la plus grande priorité…

M. Philippe Marini, rapporteur général. Aussitôt, un chœur de vierges effarouchées s’est fait entendre…

Pourtant, mes chers collègues, cela signifie simplement que la crise est une parenthèse, souvent dramatique, pendant laquelle les certitudes du passé n’ont plus cours. Au demeurant, on constate que la Commission européenne, qui met d’habitude des semaines et des mois pour agréer une aide d’État d’un petit montant, statue aujourd’hui en quelques...

Naturellement, la crise, avec ce bouleversement des vérités acquises, marque une très grande discontinuité. C’est une révolution structurelle qui, dans un délai que, hélas ! nous ne connaissons pas, redistribuera la puissance, la richesse et les revenus.

Nous pouvons affirmer que, d’une certaine façon, c’en est fini de la course au libre-échange et à la globalisation telle que nous l’avons connue.

La volonté politique a retrouvé sa place, et les fonctions des États régulateurs sont revenues au premier plan. Tout cela, mes chers collègues – pardonnez-moi de le souligner –, est probablement aux antipodes du « politiquement correct » tel qu’on l’aurait énoncé à cette tribune voilà seulement quelques jours ou quelques semaines.

Si vous avez des propositions à formuler, mes chers collègues, n’hésitez pas à m’interrompre et à les exprimer !

Mes chers collègues, il faut en finir avec la langue de bois. (Exclamations sur les travées du groupe socialiste et du groupe CRC.)

M. Philippe Marini, rapporteur général. Dois-je conclure que vous approuvez une part de mes propos ? Ai-je mal compris ?

Nous devons, ensemble, tenir un langage de responsabilité. De toute évidence, M. le ministre a raison quand il nous appelle à l’unité, …

… quand il nous appelle à la volonté partagée pour affronter cette crise et pour en sortir. N’oublions pas que la crise, si elle se poursuit, risque de mettre à mal notre cohésion sociale. Monsieur le ministre du budget, dans quelques semaines, lors de l’examen du projet de loi de finances pour 2009, …

… il ne faudra pas nous en vouloir quand nous évoquerons les collectivités locales et leurs élus – nous sommes nombreux, ici, à en faire partie –, dont l’une des missions essentielles est de réduire les risques d’atteinte à cette cohésion sociale et qui joueront sur le terrain un rôle tout à fait crucial dans la période que nous allons vivre.

M. Philippe Marini, rapporteur général. Mes chers collègues, faisons preuve à la fois d’unité, d’union, de cohésion nationale, et préparons-nous à examiner dans le détail les mesures dont les orientations nous ont été présentées. Ne minimisons pas ce qui se passe, mais sachons expliquer, sachons faire œuvre de pédagogie. En effet, à nos concito...