M. Dominique Leclerc souhaite attirer l'attention de M. le ministre de la santé et de la protection sociale sur la détresse psychologique que connaissent les familles de traumatisés crâniens dans les hôpitaux et centres de rééducation fonctionnelle. En effet, alors que ces dernières sont soumises d'une manière brutale à une souffrance difficilement tolérable et qu'une charte sur l'accueil des familles a été signée début 2004, la prise en charge de leur douleur et l'annonce - le moment venu - du handicap sont encore très généralement mal assurées faute de moyens et/ou d'incitation au sein de ces services. Ainsi non seulement la loi, les directives ministérielles et la récente charte d'accueil des victimes de violence routière ne sont toujours pas appliquées mais le simple devoir d'humanité est trop souvent oublié. Aussi face à cette situation difficilement compréhensible pour ces familles, il lui demande de bien vouloir lui faire savoir s'il envisage de prendre des dispositions afin de remédier à ce problème.
Un certain nombre d'actions ont été mises en place au plan national, pour apporter des réponses aux difficultés rencontrées par les patients cérébro-lésés. Des groupes de travail nationaux ont été créés sur ce thème associant les usagers, les professionnels de santé et les partenaires du monde médico-social. Suite à ces travaux, une circulaire relative à la filière de prise en charge des traumatisés crânio-cérébraux et des blessés médullaires a été signée par le ministre de la santé et de la protection sociale le 18 juin 2004. Elle précise les actions à mener sur l'ensemble de la chaîne de prise en charge de ces patients, dès le déclenchement de l'alerte au SAMU jusqu'à l'accueil en structures médico-sociales. Cette circulaire donne aux agences régionales de l'hospitalisation les recommandations nécessaires à l'élaboration des schémas régionaux d'organisation sanitaire. En effet, l'arrêté du 27 avril 2004, pris en application de l'article L. 6121-1 du code de la santé publique fixant la liste des matières devant figurer obligatoirement dans les schémas régionaux d'organisation sanitaire, a intégré la prise en charge des patients cérébro-lésés et des traumatisés médullaires aux thèmes obligatoires des SROS de troisième génération. De même, l'organisation de la prise en charge des accidents vasculaires cérébraux a fait l'objet d'une circulaire (circulaire DHOS/04/DGS/2003/517 du 3 novembre 2003) ainsi que l'accueil des personnes en état végétatif chronique (EVC) et en état pauci-relationnel (EPR) (circulaire DHOS/02/DGS/SD5/ DGAS/2002/288 du 3 mai 2002). Enfin, un comité de pilotage national a été lancé en mai 2004, sur les structures de soins de suite et de réadaptation. Celles-ci sont en effet un maillon essentiel de la chaîne de soins, car elles assurent, au sortir de l'épisode aigu, toutes les missions de rééducation, réadaptation et réinsertion. Il est indispensable de bien identifier leur place au sein du système de soins et de travailler à leur articulation avec le secteur médico-social et le domicile. Ces mesures, menées au niveau national, permettent de donner aux acteurs de terrain les leviers indispensables pour s'organiser de la manière la plus opérationnelle, en fonction des caractéristiques locales.
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