M. Jacques Siffre appelle l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche sur le devenir de l'enseignement de la langue italienne. Le projet de loi d'orientation pour l'avenir de l'Ecole prévoit des dispositions en faveur de l'enseignement de l'allemand (informations, incitations, ouvertures de nombreuses classes bilingues en sixième, multiplication des sections européennes allemand) qui risquent d'avoir une incidence négative sur le nombre des élèves choisissant l'italien en LV2. Or, si l'Allemagne est le premier partenaire économique de la France, l'Italie est le deuxième partenaire de notre pays et le premier de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, alors que 7 % seulement des élèves de quatrième étudient actuellement l'italien. Il semble donc nécessaire que les mesures en faveur de la langue allemande soient étendues à la langue italienne dans un souci de rééquilibrage de l'enseignement des langues vivantes en France. Il lui demande de bien vouloir lui indiquer les intentions du Gouvernement à ce sujet.
Les dispositifs incitant le choix de l'allemand, notamment en langue vivante 2, font suite aux résolutions prises à l'issue du conseil des ministres franco-allemand tenu à Berlin, mardi 26 octobre 2004 et traduites par le plan de relance de la langue allemande présenté lors de la rencontre des recteurs d'académie français et des responsables scolaires allemands à Sarrebruck, le 12 novembre 2004. Le premier tableau ci-dessous, s'il montre l'urgence qu'il y avait à mettre en oeuvre un tel plan, laisse apparaître le bénéfice que tire l'italien de la politique de diversification conduite par le ministère de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche. Le deuxième tableau décrit le détail de l'augmentation des effectifs d'élèves en italien, due à la forte progression de cette langue en LV2. Dans la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, l'italien, en dix ans, a globalement progressé de 44,34 % et de 57 % en LV2, ce qui montre la situation favorable dont il bénéficie dans cette région en raison notamment de la proximité de l'Italie. La discussion de la loi d'orientation et de programme pour l'avenir de l'école, adoptée par le Parlement, a révélé l'ambitieux plan projeté par le ministère de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche pour la rénovation de l'enseignement des langues. Ce plan est fondé sur des mesures pédagogiques novatrices (groupes organisés en fonction des niveaux de compétences du cadre commun de référence du Conseil de l'Europe et un renforcement de cet enseignement à tous les échelons : à l'école, les langues seront enseignées de façon plus précoce, à terme dès le CE1) ; au collège, la deuxième langue le sera dès la classe de cinquième tandis que l'on veillera à assurer la continuité avec la première langue choisie à l'école ; au lycée, la deuxième langue vivante sera inscrite dans le tronc commun des enseignements de la classe de seconde générale et technologique. Seront également développées dans toutes les académies les sections européennes et les sections internationales. Afin de garantir le maintien de la diversité de l'offre linguistique, le Gouvernement n'a pas souhaité retenir la proposition de la commission du débat sur l'avenir de l'école d'inscrire l'anglais parmi les composantes du socle commun des connaissances et compétences indispensables ; le Parlement a confirmé ce choix en faveur de « la pratique d'au moins une langue vivante étrangère ». Ce plan devrait ainsi permettre de mieux appliquer les directives européennes qui incitent notamment à « l'apprentissage de deux langues vivantes en plus de la langue maternelle » et de « favoriser l'apprentissage de la langue européenne de proximité », ce dont la langue italienne ne pourra que tirer bénéfice, dans les académies du sud-est de la France. Les commissions académiques sur l'enseignement des langues, créées par la loi, pourront veiller à la promotion de cette langue auprès des établissements, des élus, des parents et des élèves. Toutes ces propositions devraient faire l'objet de mesures réglementaires prises séparément et dont la nature sera fixée par le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche.1. Comparaison sur dix ans des effectifs des 4 langues
les plus enseignées en France*
ALLEMAND | VARIATION en % | ANGLAIS | VARIATION en % | ESPAGNOL | VARIATION en % | ITALIEN | VARIATION en % | |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1994-1995 | 1 332 066 | 5 311 091 | 1 579 296 | 179 426 | ||||
2004-2005 | 860 889 | - 35,37 | 5 282 992 | - 0,52 | 2 158 326 | + 36,66 | 236 927 | + 32,04 |
* Source DEP : France métropolitaire + DOM, public et privé sous contrat. |
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