M. Jean-Louis Carrère attire l'attention de M. le ministre de l'équipement, des transports, de l'aménagement du territoire, du tourisme et de la mer sur les vives préoccupations que ne manquent pas de susciter tant auprès de la population que des élus locaux les retards constatés dans l'exécution des travaux de la déviation d'Aire-sur-l'Adour. Ces travaux inscrits au contrat de plan Etat-région Aquitaine, ont débuté en octobre 2002 pour une livraison de la section sud initialement programmée en 2006. Les questions techniques sont réglées et la première phase des travaux s'est déroulée conformément au calendrier annoncé. Les premiers retards sont alors intervenus en juin 2004, lorsque le marché principal de terrassements n'a pu être notifié à l'entreprise retenue, pour cause de manque de crédits d'Etat. La situation n'a toujours pas évolué et le chantier a déjà pris un retard d'un an. Ceci est d'autant plus dommageable que les économies obtenues lors de cet appel d'offres, de l'ordre de dix millions d'euros, s'effritent au fil des mois sous le poids des révisions de prix qu'il s'agira de prendre en compte au moment du démarrage réel des travaux. Plus grave, ces économies pourraient être purement annulées si le lancement des travaux intervenait après juin 2005, date à laquelle l'offre de l'entreprise ne serait plus garantie. Nous savons quelles seraient les conséquences financières et en termes de délais s'il advenait qu'un nouvel appel d'offres ait à être initié. Même s'il est nécessaire que soit traitée avec la plus grande attention telle ou telle question environnementale qui serait apparue en son temps dans la procédure, ce chantier est désormais engagé de façon réversible et son plan de financement arrêté. Les élus locaux bien sûr, mais aussi les populations ne comprennent pas son arrêt à ce stade d'avancement. Le projet d'autoroute Langon-Pau est entré en phase active de concertation. Il apparaît indispensable que l'Etat indique dès ce début d'année, par la mise en place des crédits nécessaires, sa volonté forte de voir réalisé dans les meilleures conditions le premier maillon de cette liaison essentielle pour l'Aquitaine. C'est pourquoi il souhaiterait que les apaisements nécessaires puissent lui être fournis quant à la date envisageable pour la reprise des travaux.
Le retard concernant le chantier de la déviation d'Aire-sur-l'Adour n'est pas dû à un manque de crédits mais résulte de la présence potentielle, sur une partie du tracé, du vison d'Europe, espèce protégée au plan européen, dans le quart sud-ouest de la France. Dans le cadre de l'instruction d'une plainte déposée auprès de la Commission européenne concernant notamment l'impact de cette opération sur le vison d'Europe, les autorités françaises ont adressé notamment, le 24 mars dernier, une étude d'incidence actualisée du projet. Un consensus a été obtenu conduisant à prévoir des adaptations du projet entre les routes départementales 39 et 2 pour améliorer les conditions de traversée de l'infrastructure pour le vison d'Europe. La mise au point technique du projet est en cours. Les travaux de la déviation d'Aire-sur-l'Adour pourraient ainsi reprendre d'ici à la fin de l'année 2005. Les services de l'Etat tant au niveau local qu'au niveau central sont mobilisés pour relancer cette opération.
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